Communiqué Justice pour Wissem

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Communiqué de presse

Mercredi 9 avril se tiendra l’audience préliminaire du procès contre l’infirmière qui a été renvoyée en jugement pour homicide involontaire dans l’exercice de la profession sanitaire et falsification d’un acte public suite au décès de Wissem Ben Abdel Latif. Le jeune Tunisien est décédé le 28 novembre 2021, à l’âge de 26 ans, après avoir subi plus de 100 heures de contention totale, attaché à un lit surnuméraire dans le couloir de l’hôpital San Camillo de Rome.

Assistés par l’avocat Francesco Romeo, Kamal et Henda, le père et la mère de Wissem, se porteront partie civile. Avec le Comité Vérité et Justice pour Wissem, ses parents continuent à exiger des réponses sur les événements subis par leur fils : après le débarquement, en effet, Wissem a été détenu d’abord sur les navires de quarantaine, puis au CPR de Ponte Galeria (Rome), d’où, en raison de l’aggravation de son état psychophysique due aux conditions de détention, il a ensuite été admis en psychiatrie, d’abord à l’hôpital Grassi d’Ostie, puis à l’hôpital San Camillo de Rome.

Dans les deux hôpitaux, Wissem, qui ne connaissait que l’arabe et n’avait jamais rencontré de médiateur culturel, sans que personne ne lui ait jamais adressé la parole, a été attaché bras et jambes à un lit et a reçu un traitement pharmacologique lourd, alors que les examens indiquaient que son état de santé se dégradait. Lorsqu’il est décédé, sa famille n’a même pas été informée de la nécessité d’une autopsie.

Entre-temps, alors que Wissem était attaché et sous sédatifs dans un service psychiatrique, le juge compétent avait d’abord suspendu l’exécution de l’ordre de détention, le libérant, puis il avait annulé le refoulement et la détention, or Wissem était déjà mort.

« Vous avez traité mon fils pire qu’un animal », a déclaré à plusieurs reprises Henda, la mère, « Mon fils était en bonne santé, il est arrivé en bonne santé en Italie. Que lui ont-ils fait ? Que s’est-il passé ? Nous voulons la vérité et la justice ».

Selon le Comité : « Wissem est mort avec l’État sur lui : l’État qui a défini la nécropolitique de l’immigration, qui humilie et conduit trop souvent à la mort ceux qui débarquent sur les côtes de notre pays, l’État qui perpétue des pratiques d’asile telles que la contention, transformant les soins en garde à vue. Wissem a été transformé en corps sacrifiable, son histoire, une fois de plus, témoigne de l’urgence d’abolir les CPR et toutes les frontières, et de sanctionner enfin l’illégalité de pratiques inhumaines telles que la contention ».