Rapport annuel Émigration non règlementaire depuis la Tunisie 2017

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Le feu comme symbole du désespoir de la jeunesse Dès le début de l’année 2017, la Tunisie a été marquée par une croissance du nombre de mouvements sociaux qu’ils soient collectifs (sit-in et manifestations d’après l’Observatoire Social Tunisien), ou individuels avec comme expression la plus emblématique : l’immolation, acte historiquement chargé de sens pour la Tunisie. En parallèle, mais surtout à partir du mois de juin 2017, ce rapport démontre une nette augmentation des départs de jeunes Tunisiens de leurs pays par la mer. Et ce à défaut de pouvoir le quitter par la terre ou par les aires, notamment depuis l’augmentation des restrictions d’attribution des visas Schengen pour se rendre en Europe.

Plus communément appelés haragas – brûleurs de frontières, de papiers d ’identité, voire de leurs vies ces jeunes font le choix de risquer la noyade en mer aspirant aux mêmes quêtes d’un avenir meilleur et d’aventures tout comme une grande majorité des jeunes de leur  génération,  originaires  d’autres  pays  à  travers  le  monde Une ample partie  des  biens  symboliques, comme les clips vidéos globalisés largement consommés par cette tranche d’âge,  attise  de  plus  ces  envies  de  voyages,  de  réussites  individuelles  et  de  confort  matériel  en  en  faisant la promotion par leurs images.  Qui plus est, grâce à internet ces biens symboliques traversent les frontières, eux, sans restriction.

Dans une situation où ni le système scolaire ni l’exode rural ne fonctionnent plus comme leviers de promotion social, ces images viennent alors nourrir les imaginaires de rêves d’ailleurs qui contrastent avec la combinaison de la morosité, de l’augmentation des prix et d’une austérité galopante, caractérisant en ce moment la conjoncture économique tunisienne.  Les mobilisations collectives nocturnes de jeunes, ayant parfois incendié des bâtiments publics comme des établissements scolaires en amont du septième anniversaire de la « Révolution de la dignité» début janvier 2018, n’est qu’un exemple de plus que ces désillusions et désespoirs de la jeunesse s’expriment en partie par les flammes. Cette convergence de l’usage du feu comme expression de sa frustration et de sa colère par les jeunes lors de mouvements collectifs n’est pas anodine.

Abstract

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Rapport

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Abstract (Arabe)

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