(Français) Le peuple du bassin minier n’a pas renoncé à ses rêves de justice sociale

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Près de quatre ans après la révolution, la population de Gafsa se sent toujours abandonnée, dépossédée des richesses que génère l’exploitation des phosphates. À la veille des élections législatives du 26 octobre, la fracture n’a jamais semblé aussi profonde entre les aspirations sociales et les promesses sans lendemain des élites tunisoises. Gafsa, Redeyef (Tunisie),
envoyée spéciale. La nuit tombe sur Gafsa. Alors que l’écrasante chaleur de la journée relâche son emprise, les rues commencent à s’animer. Devant la cité universitaire Zarrouk, à la lisière de la ville, les islamistes d’Ennahdha délivrent à un public clairsemé leur sermon, amplifié par une sono assourdissante. « Nous aimons la Tunisie, nous aimons la démocratie, nous aimons la liberté ! » lance l’orateur. « Oui, ils les aiment… Seulement à la veille des élections ! » grince Zohair Benabdallah, un jeune électricien natif de ce bassin minier aux solides traditions de lutte. Fils d’un mineur de Redeyef, le coeur à gauche depuis toujours, il fait campagne pour le Front populaire. « En 2011, lors des premières élections après la chute du dictateur, Ennahdha demandait aux Tunisiens de voter au nom de Dieu et du prophète, se remémore-t-il. Maintenant, ils parlent de développement, d’économie, de démocratie. Mais ils n’avancent aucun programme sérieux. Le peuple veut du travail, du respect. Je suis musulman, mais ce que je veux avant tout, c’est pouvoir manger à ma faim et vivre dignement ! » Le bassin minier de Gafsa connaît plus que tout autre région de Tunisie le prix des luttes pour la démocratie et la justice sociale qui ont eu raison de la dictature. En 2008, le soulèvement populaire réprimé dans le sang par le régime de Ben Ali augurait les événements qui devaient emporter le tyran de Carthage. Six ans plus tard, les tensions sociales ne se sont jamais calmées. Si la Compagnie des phosphates de Gafsa a bien procédé à plusieurs centaines d’embauches l’an dernier, celles-ci compensent à peine les départs à la retraite prévus d’ici à 2016 et les populations, les jeunes en particulier, ont toujours le sentiment d’être dépossédés des richesses tirées du sous-sol de la région. Malgré la libéralisation du champ politique, dont témoignent les 62 listes en lice dans cette circonscription, la contestation sociale est toujours réprimée. Mardi, la police a procédé, lors d’un sit-in à Om Areyes, à l’arrestation d’une dizaine de jeunes chômeurs qui luttaient depuis six mois pour être recrutés comme mineurs. « Cette révolution était portée 
par des aspirations sociales » Cette répression n’étonne pas Fahem Boukadous, rédacteur en chef de Mines FM, une station de radio qui émet sur la région. Il était, en 2008, l’un des rares journalistes à couvrir la révolte populaire. Cela lui avait valu une condamnation à quatre ans de prison. Après une année de clandestinité, il a passé sept mois dans les geôles de Ben Ali, avant d’être libéré en janvier 2011. « Certains ont voulu réduire la révolution tunisienne à une révolution politique, comme celles qui ont éclaté dans les pays de l’Est à partir de 1989. Ceux-là pensent que la page doit se tourner, après l’adoption de la Constitution. Je pense au contraire que cette révolution était portée par des aspirations sociales. Ici nous poursuivons les luttes pour réaliser les objectifs de justice sociale qui en étaient le moteur », tranche le journaliste.Dans les vastes locaux de l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), à Gafsa, on observe le jeu électoral avec prudence. « Nous nous tenons à la même distance de tous les partis pour préserver le rôle de médiateur de la centrale syndicale, explique Mohamed Miraoui, le secrétaire général de l’Union régionale. Si l’UGTT n’avait pas imposé le dialogue national qui a permis de mettre des adversaires politiques autour d’une même table, le pays aurait peut-être sombré dans le chaos, comme la Libye voisine. » Cette neutralité affichée n’empêche pas le dirigeant syndical de porter un regard sévère sur le bilan de la troïka, la coalition issue des élections de 2011, dominée par Ennahdha. « Sur le plan politique et démocratique, la situation s’est améliorée, mais, sur le plan social et économique, c’est un désastre », soupire-t-il. Depuis les bureaux voisins du Front populaire s’échappe une mélopée de la Libanaise Fayrouz. Les militants montent le son pour couvrir les chants religieux qui rythment les distributions de tracts des islamistes sur l’artère principale. Le candidat de la coalition de gauche, Amar Amroussi, reçoit le soutien de Hamma Hammami. Jadis traqué par la police de Ben Ali, le porte-parole du Front populaire, en tournée dans le Sud, ne circule plus que sous étroite escorte policière, du fait de sérieuses menaces d’attentat. Autour de lui, dans la marche organisée en hommage à un militant du Front populaire tué par une grenade lacrymogène, les militants brandissent des portraits de Chokri Belaïd, assassiné le 6 février 2013. “Sur le plan démocratique, le situation s’est améliorée, mais, sur le plan social, c’est un désastre.” Mohamed Miraoui, secrétaire général de l’Union régionale UGTT À la sortie de Gafsa, l’interminable ruban de bitume, qui s’étire jusqu’aux mines de phosphates de Redeyef, n’est emprunté que par les camions et les pick-up chargés de citernes d’eau. Les floculants utilisés pour nettoyer les grains de phosphate ont pollué la nappe phréatique, ce qui contraint les habitants de la région à de lourdes dépenses pour s’approvisionner en eau potable. Les plus modestes ont la dentition rongée par l’eau souillée. La prévalence des cancers et des maladies respiratoires est préoccupante mais jamais aucune étude épidémiologique sérieuse n’a été conduite par l’État. Au pied de la mine, Redeyef affiche sa méfiance envers les partis politiques. La mémoire de luttes de la cité minière se déploie en fresques colorées, au fil de rues défoncées, asphyxiées par une malsaine poussière. Figure du soulèvement populaire de 2008, Adnène Hajji a constitué une liste indépendante. Dans les locaux du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux du bassin minier, il se dit « mécontent des partis qui imposent leurs programmes politiques sans écouter les citoyens ». « Depuis 2011, il n’y a pas eu de vrai changement, pas d’avancées sociales pour les classes populaires. Les têtes ont changé, mais pas les politiques libérales », s’emporte-t-il. Seule industrie et principal employeur de la région, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) aiguise les appétits : une délégation d’une trentaine d’entreprises françaises opérant dans le secteur minier est attendue le 18 novembre à Tunis pour entamer des discussions avec les dirigeants de la CPG en vue de « nouer des partenariats » avec l’entreprise publique tunisienne. Les attentes sociales du peuple du bassin minier ne figurent pas au programme de cette visite. – See more at: http://www.humanite.fr/tunisie-le-peuple-du-bassin-minier-na-pas-renonce-ses-reves-de-justice-sociale-555517#sthash.JnaXKgWc.SkKtnea7.dpuf

Régularisation des personnes subsahariennes vivants dans les pays du Maghreb

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Depuis près de 15 ans, les pays maghrébins se sont positionnés comme de véritables gendarmes à la frontière sud de l’Europe. Le nombre d’arrestations, de passages à tabac et de refoulement de sub-sahariens aux frontières marocaines et algériennes, déjà scandaleusement élevé, ne cesse de croître, dans l’indifférence totale de la classe politique et des autorités maghrébines mais aussi sub-sahariennes. De plus, les contrôles au faciès se multiplient dans de nombreuses villes maghrébines. Les populations autrefois accueillantes, humanistes et courtoises posent désormais des actes racistes à l’encontre des personnes sub-sahariennes. Les médias amplifient et attisent les haines : les quotidiens arabophones (les plus lus) n’hésitent pas à dénigrer les sub-sahariens en les taxant de criminels, de voleurs, de trafiquants de drogue, d’éditeurs de fausse monnaie, etc. Certains vont même jusqu’à accuser les personnes sub-sahariennes d’être porteuses de maladies tel que le VIH sida ou de vouloir sournoisement envahir le Maghreb (cf. Al Masseer : dans son édition n° 1643 du jeudi 5 janvier 2012, un dossier de deux pages titré : « Des bataillons de migrantes clandestines propagent le SIDA dans les rues du Maroc»). Malgré ces manquements flagrants à la déontologie et à l’éthique journalistique, ces incitations à la violence et au racisme sont régulières et n’ont jamais fait l’objet du moindre avertissement ou rappel à l’ordre de la part des autorités, qu’elles soient maghrébines ou sub-sahariennes. Cette attitude complaisante participe à la montée croissante de la stigmatisation et de la xénophobie. Comment peut-on accepter, quand on se dit démocrate, que ses concitoyens se fassent humilier, rejeter et meurent même parfois de façon inexpliquée sans même lever le petit doigt ? La mission d’un chef d’état et de ses représentants à l’étranger n’est il pas de protéger ses compatriotes ? Les hommes, femmes et enfants provenant d’Afrique noire et aspirant à mener une vie meilleure au Maghreb sont systématiquement présentés comme potentiels candidats à l’immigration clandestine vers l’Europe, comme si les pays du Maghreb ne pouvaient être leur destination finale : pourtant, nombre de ces migrants ont déjà passé plus de la moitié de leur vie dans ces pays maghrébins et y ont fondé une famille avec des locaux. De même, pour bon nombre d’étudiants sub-sahariens en fin de cycle, les pays du Maghreb constituent une destination de choix. Or, tout démontre que c’est la répression journalière dont sont victimes les sub-sahariens (racisme, accompagné de violences physiques et de traumatismes psychologiques) ainsi que la mise au ban de la société maghrébine qui les poussent à revoir leur choix de migration. Ils sont alors obligés de prendre la route de tous les dangers, et de risquer leurs vies dans des bateaux de fortune pour traverser la Méditerranée, devenue la fosse commune des africains. Une tragédie humaine qui se déroule aux portes sud de l’Europe, sans que s’en émeuvent les Etats européens ou africains. Je pose la question : l’Europe est-elle entrée en guerre contre les classes défavorisées du continent africain ? En tout cas, il est certain qu’elle utilise les pays du Maghreb comme bourreaux. A l’heure où les pays arabes font leur révolution et s’engagent sur la voie de la liberté, de la justice et de la démocratie, les personnes sub-sahariennes vivant au Maghreb sont, elles, traitées comme monnaie d’échange pour obtenir des subventions européennes. Faut-il rappeler que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme stipule que toute vie est sacrée, et que l’être humain doit être au centre de tous les intérêts ? Fabien Didier YENE, Coordinateur du Collectif des communautés subsahariennes au Maghreb (CCSM), lance un appel et propose cette pétition pour que les pays du Maghreb cessent de marchander avec l’Europe des milliers de vies humaines ; pour que les pays du Maghreb s’engagent enfin dans une politique migratoire digne et juste : cela signifie régulariser tous les étrangers vivant depuis plusieurs années sur leur territoire, comme c’est aujourd’hui le cas dans les pays européens, aux Etats-Unis et même en Afrique Noire. Les sub-sahariens installés au Maghreb veulent avoir accès à l’emploi, pouvoir instruire leurs enfants dans des écoles maghrébines, se soigner, participer à la vie civique et politique, pouvoir porter plainte quand ils sont victimes d’injustices et que cessent les assassinats trop fréquents aux portes des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Que les pays du Maghreb respectent les conventions internationales qu’elles ont ratifiées. Que toutes les personnes sub-sahariennes vivant au Maghreb soient régularisées. En signant cette pétition, vous nous aiderez à faire respecter la dignité humaine aux portes sud de l’Europe et dans tout le continent africain. A lutter contre toutes formes de discriminations, de racisme et de la xénophobie ancrée au Maghreb. Faites la circuler autour de vous, dans tous vos réseaux, dans tous les milieux médiatiques, sur les places publiques, pour atteindre les 1 million de signatures. Votre signature est d’une importance capitale dans ce combat. Merci https://www.lapetition.be/en-ligne/Regularisation-des-personnes-subsahariennes-vivants-dans-les-pays-du-Maghreb-13212.html

Communiqué: la fermeture définitive du camp de Choucha

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Tunis le 09 octobre 2014 Communiqué de presse au sujet de la détention de Bamba Omar et la fermeture définitive du camp de Choucha Bamba Oumar de nationalité Ivoirienne, 31 ans, a été arrêté le 27 septembre 2014 par les brigades de la garde nationale de la ville de Kairouan. Le dossier a été soumis au procureur de la république qui lui a transféré à la prison civile de la région pour motif de : « séjour illégal sur le territoire Tunisien et la non détention d’un papier d’identité valide. » Ayant entré légalement en Tunisie le 27 mars 2011, en utilisant un laissez passer fournis au point frontalier de Ras jdir, et n’ayant commis aucune infraction depuis sa présence sur le territoire Tunisien, Bamba Oumar demeure à Choucha et a déjà formulé une demande d’asile auprès du Haut Commissariat pour les Réfugiés. Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux s’est tenue de défendre Bamba Oumar ,et maitre Aida Guizani ,avocate et membre de la section de Kairouan a plaidé pour sa libération immédiate ,et ce pour absence d’infraction vis-à-vis de la loi tunisienne concernant le franchissement des frontières, étant un refugié qui a fui la guerre en Libye. Le tribunal de première instance du Kairouan a validé son acquittement aujourd’hui le 09 octobre 2014 et précise qu’il sera traduit une autre fois devant le tribunal le 16 octobre 2014. Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux exprime son soulagement quant à la libération de Bamba Omar et : -condamne les harcèlements à l’encontre des réfugiés du Choucha ,les menaces de fermeture définitive du camp et réitère son appel au respect du droit d’asile en, insistant sur le caractère non constitutionnel des violations de ce droit, garanti par l’article 26 de la constitution tunisienne – demande à offrir un statut juridique stable à ces refugiés leur permettant l’exercice de l’ensemble de leurs droits en Tunisie, comme le convenait le gouvernement Tunisien en juillet 2013 -demande le réexamen des demandes d’asile des réfugié-e-s ayant reçu un rejet définitif de leur dossier en regard du climat politique et sécuritaire tumultueux dans la région, en particulier sur les frontières Tuniso-libyennes ; -sollicite les pays européens pour accueillir les réfugiés fuyant la guerre et les conflits politiques dans leurs pays et de garantir par ce fait leur droit à l’asile, conformément aux conventions internationales. Pour le Forum Tunisien des Droits Economique et Sociaux, Messaoud Romdhani

Appel contre l'expulsion des réfugies du camp Choucha

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Pour le HCR, l’OIM, la Croix-Rouge tunisienne, le gouvernement tunisien et tous les acteurs impliqués dans la gestion du camp de Choucha,

Alertés par le préavis d’expulsion donné par l’OIM et la Croix-Rouge en Tunisie aux personnes qui vivent encore dans le camp de refugiés de Choucha, nous, chercheurs, militants, universitaires et membres d’organisations des droits de l’Homme d’Europe et de Tunisie, dénonçons le traitement intolérable réservé aux réfugiés qui vivent dans ce camp depuis 2011. Les acteurs humanitaires ont laissé ces réfugiés sans aucun soutien dans des conditions de vie très dégradées dans le désert après la fermeture officielle du camp en Juin 2013. Depuis, la plupart d’entre eux ont tenté de traverser la mer au péril de leur vie et certains sont morts au cours de ces tentatives. Ce comportement est contraire aux lignes directrices de fermeture des camps de refugiés du HCR qui affirment l’importance de protéger la population réfugiée qui reste sur place.

Maintenant, au lieu de réfléchir et de mettre en oeuvre une solution durable, vous essayez de les chasser du seul endroit qu’ils ont pour vivre, sans prendre en compte la précarité de leur statut juridique, les réfugiés et les réfugiés rejetés n’ayant pas reçu de permis de séjour dans ce pays. Devant une telle situation, vous leur suggérez de se réinstaller dans d’autres villes tunisiennes, mais quel type d’intégration envisagez-vous pour des personnes auxquelles a été refusée la protection internationale par le HCR et qui sont maintenant en situation irrégulière en Tunisie? Vous les avez aussi encouragés à retourner dans leur pays d’origine, comme si c’était par plaisir qu’ils s’étaient déplacés d’abord en Lybie puis en Tunisie. Au contraire plusieurs entre eux sont nés en Libye ou dans le camp de Choucha et ils n’ont jamais vu leur soi-disant « pays d’origine », d’autres risquent en rentrant la persécution politique. En outre, le montant ridicule d’argent offert par l’OIM pour le «retour volontaire» est un affront pour ceux qui ont passé des années en Libye et dont la vie a été détruite par la guerre. Une troisième issue inévitable dont vous n’avez pas le courage de parler explicitement, est en dernier recours de prendre un bateau et traverser la Méditerranée: en les illegalisant en Tunisie et en leur enlevant le seul endroit qu’ils ont pour vivre, vous ne leur laissez d’autre voie que de risquer de mourir en mer. Par cette déclaration, nous demandons à l’Union Européenne de réinstaller en Europe, toutes les personnes abandonnées au camp de réfugiés de Choucha et nous vous informons que nous n’allons pas laisser ces personnes seules dans leur lutte.

Nous témoignerons de vos actions. Ce que vous êtes en train de faire à la sauvette ou comme si c’était une mesure banale, nous nous y opposerons par tous les moyens. En laissant ces gens dans le désert pendant des années et, maintenant, en essayant de les expulser, vous laissez apparaitre les contradictions et les échecs de la politique européenne d’externalisation de l’asile. Ces personnes ont vécu dans le désert dans une zone dangereuse près de la frontière de Ras Jadir depuis 2011, alors que la Libye vit une crise politique qui empire de jour en jour. Comment pouvez-vous dire que ces gens n’ont pas besoin d’aide humanitaire? Plusieurs d’entre eux sont malades, vieux, ou mères avec enfants. Au moins pour les personnes plus vulnérables il doit y avoir une solution ! Nous ne disons pas que Choucha est la solution pour eux: un camp n’est jamais une solution car il s’agit d’un système de confinement de la mobilité des personnes. Cependant, aujourd’hui, Choucha n’est plus un camp, il est le seul espace où ces personnes peuvent rester, et il est l’espace dans lequel ils luttent pour réclamer leur réinstallation dans des pays tiers. Ils ne sont pas là parce qu’ils veulent s’y installer, mais parce que leur présence dans le camp est une forme de lutte politique collective, et vous avez essayé de dompter cette résistance depuis le début. Reconnaissant le travail que vous avez tous fait à la suite de la crise libyenne, nous croyons fermement que vous pouvez travailler pour trouver une solution concrète pour les personnes qui vivent encore dans le camp de Choucha et qui sont incapables de retourner dans leurs pays de provenance. Ces personnes luttent pour survivre depuis plus de trois ans maintenant. Nous allons continuer à soutenir leur lutte et à contrer la stratégie d’abandon et de criminalisation de ces personnes, et nous suivrons de près les étapes à venir, demandant fermement au HCR et à l’Union Européenne:

a) La réinstallation des personnes du camp de Choucha dans un pays tiers sûr et l’octroi à tous d’une protection humanitaire en tant que personnes qui ont fui la guerre en Libye, soutenue par les Etats européens ; b) De réexaminer leur dossiers de demande d’asile compte tenu de la situation géopolitique actuelle à la frontière tuniso-libyenne ; c) D’accorder à toutes les personnes de Choucha une possibilité concrète de construire leur vie dans un lieu sûr et de régulariser immédiatement leur statut juridique en Tunisie ; d) De ne pas expulser le camp et de permettre aux gens de Choucha de rejoindre les pays européen avec des systemes d’asile effectif de façon sûre et légale.

Pour signer cet appel, SVP écrivez à: Martina Tazzioli, martinatazzioli@yahoo.it Glenda Garelli, glenda.garelli@gmail.com

Emhrn Remdh Forum Tunisien pour les Droits Economiques et SociauxCentre de Tunis pour la Migration et l’Asile مركز تونس للهجرة و اللجوء Human Rights Watch UGTT – الاتحاد العام التونسي للشغل – (page officielle)Citoyensdesdeuxrives Ftcr L.T.D.H Ligue Tunisienne Pour la Défense des Droits de l’Homme ATFD الجمعية التونسية للنساء الديمقراطيات

(Français) Newsletter OST septembre 2014

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Vous trouvez ici le newsletter du l’observatoire social Tunisien

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Signez la declaration (le sommet sur le climat)

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Nous appelons toutes les organisations, tous les mouvements sociaux, tous les groupes et mouvements pour la justice climatique à se joindre à nous pour cet appel à l’action et à signer la déclaration jointe. Le 23 Septembre, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon organise un sommet sur le climat à New York, en présence des chefs d’Etat, des multinationales et de quelques représentants de la société civile triés sur le volet. Ce Sommet, organisé en grande pompe, ne propose que des engagements volontaires en termes de réduction d’émissions et des initiatives basés sur des mécanismes de marché ou de partenariats public-privé destructifs, telles que REDD +, les projets d’agriculture intelligente face au climat (climate smart agriculture) ou encore l’initiative Énergie durable pour tous (SE4All – Sustainable energy for all). Ce sont toutes des fausses solutions de ce qui est présenté comme une « économie verte », des propositions qui visent à marchandiser davantage la vie et la nature, pour en tirer plus de profits. Nous, les mouvements sociaux signataires de cette déclaration, qui représentons, tous ensemble, plus de 200 millions de personnes à travers le monde, nous dénonçons la main-mise du secteur privé sur l’ONU et sur le processus de négociations sur le climat : nous appelons à un profond changement de système. Le changement climatique est le résultat d’un système économique injuste. Pour faire face à la crise, il faut s’attaquer aux causes structurelles et changer le système qui les génère. Pour éviter le chaos climatique, proposons de véritables solutions et attaquons-nous à l’inaction des gouvernements qui sont subordonnés aux intérêts des multinationales polluantes. Il est essentiel d’unifier et renforcer nos luttes économiques, sociales et écologistes, et de concentrer nos énergies sur la transformation du système capitaliste. Pour signer la déclaration, envoyer le nom de votre organisation à espaceclimat@gmail.com    

New York – 19 – 23 Septembre Se mobiliser et s’organiser pour eviter et stopper la fièvre de la planète !

 

Lorsque nous, les êtres humains, avons de la fièvre, nous nous inquiétons immédiatement et nous agissons. Après tout, nous savons que lorsque la température de notre corps augmente de 1,5°C, jusqu’à 2°C au dessus de la moyenne, c’est sérieux, tandis qu’une augmentation de 4-6ºC, ou plus, peut conduire au coma voire à la mort.

Il en est de même quand la Terre est touchée par la fièvre. Au cours des 11.000 dernières années, la température moyenne de la planète était d’environ 14°C. L’augmentation de la température moyenne globale est d’ores-et-déjà d’environ 1°C. Si nous ne prenons pas les mesures appropriées tout de suite pour arrêter la propagation de cette fièvre, les prévisions nous disent que la planète est sur la voie d’une augmentation de la température moyenne comprise entre 2°C et 6°C d’ici la fin du siècle. Dans ces conditions, la vie sur Terre, telle que nous la connaissons, pourrait changer radicalement.

Nous n’avons pas d’autre choix que de passer immédiatement à l’action. Mais pas n’importe quelle action, une action juste, au bon moment. Par exemple, lorsqu’un être humain a de la fièvre, il doit se reposer, s’hydrater abondamment, prendre le bon médicament et, si la fièvre persiste et continue d’augmenter, il doit aller voir un médecin pour identifier la véritable cause de la fièvre, qui peut aller d’une simple infection à des maladies mortelles comme le cancer.

La bonne prescription

Dans le cas de la fièvre planétaire, la bonne prescription nécessite de mener et d’appliquer, a minima, les 10 actions suivantes :

  1. Prendre des engagements contraignants immédiats – et non des engagements volontaires – pour maintenir l’augmentation de la température globale en deçà de 1,5ºC d’ici la fin du siècle, en réduisant les émissions de gaz à effets de serre en deçà de 38 gigatonnes d’ici 2020.
  2. Laisser reposer la Terre en prenant des engagements contraignants pour maintenir plus de 80% des réserves connues d’énergies fossiles dans le sol et sous le plancher des océans.
  3. Abandonner les logiques extractivistes en imposant des interdictions sur toute nouvelle exploration et exploitation de pétrole, de sables bitumineux, d’hydrocarbures de schiste, le charbon, d’uranium et de gaz naturel, y compris sur la construction de nouvelles infrastructures comme le pipeline Keystone XL.
  4. Accélérer le développement et la transition vers des énergies alternatives renouvelables comme l’éolien, le solaire, la géothermie et l’énergie marémotrice basées sur une propriété et un contrôle collectifs et citoyens.
  5. Promouvoir la production et la consommation de produits locaux et durables pour répondre aux besoins fondamentaux des populations et éviter le transport de marchandises qui peuvent être produits localement.
  6. Transformer les agricultures industrialisées et orientées à l’exportation vers des productions agricoles répondant aux besoins alimentaires locaux basés sur la souveraineté alimentaire.
  7. Adopter et appliquer des stratégies de zéro déchets pour le recyclage et l’élimination des déchets ainsi que pour la rénovation des bâtiments dans le but de réduire les consommations d’énergie liées au chauffage.
  8. Améliorer et développer les transports en commun pour le déplacement des personnes et des marchandises dans les centres urbains et entre les villes des régions urbanisées par des lignes ferroviaires efficaces.
  9. Développer de nouveaux secteurs de l’économie visant à créer de nouveaux emplois qui rétablissent l’équilibre du système Terre, tels que des « emplois favorables au climat » (climate jobs) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et restaurer la planète.
  10. Démanteler l’industrie de l’armement et l’infrastructure militaire dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par la guerre, et de récupérer les budgets militaires pour promouvoir une paix véritable.

Les mauvaises prescriptions

Dans le même temps, nous devons également être conscients que toutes les actions ne sont pas des mesures appropriées et que certaines initiatives peuvent aggraver la situation. Notre défi le plus urgent réside sans doute dans le fait que les grandes entreprises détournent l’agenda climatique à leur profit pour tirer avantage des crises. En réponse, nous devons leur envoyer un message fort et clair : « Arrêtez d’exploiter la tragédie du changement climatique » !

Plus précisément, nous devons résister au « verdissement du capital », présenté comme la solution, en rejetant les politiques, stratégies et mesures suivantes :

  • La marchandisation, la financiarisation et la privatisation des fonctions de la nature à travers la promotion d’une « économie verte » factice qui consiste à mettre un prix sur la nature et créer de nouveaux marchés de dérivés qui ne feront qu’augmenter les inégalités et accélérer la destruction de la nature.
  • Cela signifie dire non aux dispositifs REDD (Réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts), aux projets d’«Agriculture intelligente face au climat» (climate smart agriculture), de Blue Carbon et de compensation de la biodiversité, qui sont tous conçus pour créer de nouvelles activités à but lucratif pour le secteur privé et financier.
  • Rejeter les solutions techno-scientifiques telles que la géo-ingénierie, les organismes génétiquement modifiés, les agrocarburants, la bio-énergie industrielle, la biologie synthétique, les nanotechnologies, la fracturation hydraulique, les projets nucléaires, la production d’énergie basée sur l’incinération des déchets etc.
  • S’opposer aux grands projets d’infrastructures inutiles qui ne bénéficient pas à la population et qui sont des contributeurs nets à l’effet de serre tels que les méga-barrages, les autoroutes, les stades de coupes du monde, etc.
  • Mettre fin aux accords de libre-échange et d’investissements qui encouragent les profits commerciaux internationaux, minent les populations qui travaillent, détruisent la nature, et réduisent considérablement la capacité des populations à définir leurs propres priorités économiques, sociales et environnementales.

Traitement préventif

En plus d’identifier les bonnes et les mauvaises prescriptions, il est fondamental de nommer la maladie qui provoque et génère cette fièvre planétaire permanente. Si nous ne le faisons pas, la fièvre ne cessera de s’aggraver d’une manière beaucoup plus agressive. Nous devons évaluer les causes structurelles de la maladie afin de résister à la tempête.

Les scientifiques ont clairement montré que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre a commencé il y a 250 ans avec la révolution industrielle et s’est accélérée au cours du siècle dernier. De cette analyse, il est clair que le modèle industriel extractiviste et productiviste au profit  de quelques-uns est la principale cause du problème. Nous devons remplacer le capitalisme par un nouveau système qui vise l’harmonie entre les humains et la nature, et non maintenir un modèle de croissance sans fin que le système capitaliste favorise afin d’accroître les profits. Nous avons besoin d’un système qui lie le changement climatique et les droits humains, assurant la protection des populations les plus vulnérables, comme les migrants, et reconnaissant les droits des populations autochtones.

La Terre-Mère et ses ressources naturelles ne peuvent pas supporter les besoins de surconsommation et de surproduction de la société industrielle moderne globalisée. Nous avons besoin d’un nouveau système qui réponde aux besoins de la majorité et non de quelques-uns. Pour aller dans ce sens, nous avons besoin d’une redistribution de la richesse qui est aujourd’hui contrôlée par 1% de la population mondiale. En retour, cela exige une nouvelle définition du bien-être et de la prospérité sur la planète, dans le cadre des limites et de la reconnaissance des droits de la Nature.

Pour conclure, nous avons besoin de nous organiser et de nous mobiliser en Septembre, à New York et partout sur la planète, pour impulser un processus de transformation des causes structurelles de la crise climatique.

Premières organisations signataires :

  • Alternatives International
  • ATTAC – France
  • Coordinadora Latinoamericana de Organizaciones del Campo – La Via Campesina (CLOC-LVC)
  • Corporate Europe Observatory
  • Ecologistas en Acción
  • ETC Group
  • Fairwatch – Italy
  • Focus on the Global South
  • Fundación Solón – Bolivia
  • Global Campaign to Dismantle Corporate Power and end TNCs’ impunity
  • Global Forest Coalition
  • Grassroots Global Justice Alliance
  • Health of Mother Earth Foundation (HOMEF) – Nigeria
  • Indigenous Environmental Network
  • La Via Campesina
  • Migrants Rights International
  • No-REDD Africa Network
  • OilWatch International
  • Polaris Institute – Canada SENTRO – Philippines
  • Thai Climate Justice Working Group (TCJ)
  • Transnational Institute
  • Forum Tunisien pour les droits Économiques et Sociaux