(Français) Le peuple du bassin minier n’a pas renoncé à ses rêves de justice sociale
Régularisation des personnes subsahariennes vivants dans les pays du Maghreb
Communiqué: la fermeture définitive du camp de Choucha
Appel contre l'expulsion des réfugies du camp Choucha
Pour le HCR, l’OIM, la Croix-Rouge tunisienne, le gouvernement tunisien et tous les acteurs impliqués dans la gestion du camp de Choucha,
Alertés par le préavis d’expulsion donné par l’OIM et la Croix-Rouge en Tunisie aux personnes qui vivent encore dans le camp de refugiés de Choucha, nous, chercheurs, militants, universitaires et membres d’organisations des droits de l’Homme d’Europe et de Tunisie, dénonçons le traitement intolérable réservé aux réfugiés qui vivent dans ce camp depuis 2011. Les acteurs humanitaires ont laissé ces réfugiés sans aucun soutien dans des conditions de vie très dégradées dans le désert après la fermeture officielle du camp en Juin 2013. Depuis, la plupart d’entre eux ont tenté de traverser la mer au péril de leur vie et certains sont morts au cours de ces tentatives. Ce comportement est contraire aux lignes directrices de fermeture des camps de refugiés du HCR qui affirment l’importance de protéger la population réfugiée qui reste sur place.
Maintenant, au lieu de réfléchir et de mettre en oeuvre une solution durable, vous essayez de les chasser du seul endroit qu’ils ont pour vivre, sans prendre en compte la précarité de leur statut juridique, les réfugiés et les réfugiés rejetés n’ayant pas reçu de permis de séjour dans ce pays. Devant une telle situation, vous leur suggérez de se réinstaller dans d’autres villes tunisiennes, mais quel type d’intégration envisagez-vous pour des personnes auxquelles a été refusée la protection internationale par le HCR et qui sont maintenant en situation irrégulière en Tunisie? Vous les avez aussi encouragés à retourner dans leur pays d’origine, comme si c’était par plaisir qu’ils s’étaient déplacés d’abord en Lybie puis en Tunisie. Au contraire plusieurs entre eux sont nés en Libye ou dans le camp de Choucha et ils n’ont jamais vu leur soi-disant « pays d’origine », d’autres risquent en rentrant la persécution politique. En outre, le montant ridicule d’argent offert par l’OIM pour le «retour volontaire» est un affront pour ceux qui ont passé des années en Libye et dont la vie a été détruite par la guerre. Une troisième issue inévitable dont vous n’avez pas le courage de parler explicitement, est en dernier recours de prendre un bateau et traverser la Méditerranée: en les illegalisant en Tunisie et en leur enlevant le seul endroit qu’ils ont pour vivre, vous ne leur laissez d’autre voie que de risquer de mourir en mer. Par cette déclaration, nous demandons à l’Union Européenne de réinstaller en Europe, toutes les personnes abandonnées au camp de réfugiés de Choucha et nous vous informons que nous n’allons pas laisser ces personnes seules dans leur lutte.
Nous témoignerons de vos actions. Ce que vous êtes en train de faire à la sauvette ou comme si c’était une mesure banale, nous nous y opposerons par tous les moyens. En laissant ces gens dans le désert pendant des années et, maintenant, en essayant de les expulser, vous laissez apparaitre les contradictions et les échecs de la politique européenne d’externalisation de l’asile. Ces personnes ont vécu dans le désert dans une zone dangereuse près de la frontière de Ras Jadir depuis 2011, alors que la Libye vit une crise politique qui empire de jour en jour. Comment pouvez-vous dire que ces gens n’ont pas besoin d’aide humanitaire? Plusieurs d’entre eux sont malades, vieux, ou mères avec enfants. Au moins pour les personnes plus vulnérables il doit y avoir une solution ! Nous ne disons pas que Choucha est la solution pour eux: un camp n’est jamais une solution car il s’agit d’un système de confinement de la mobilité des personnes. Cependant, aujourd’hui, Choucha n’est plus un camp, il est le seul espace où ces personnes peuvent rester, et il est l’espace dans lequel ils luttent pour réclamer leur réinstallation dans des pays tiers. Ils ne sont pas là parce qu’ils veulent s’y installer, mais parce que leur présence dans le camp est une forme de lutte politique collective, et vous avez essayé de dompter cette résistance depuis le début. Reconnaissant le travail que vous avez tous fait à la suite de la crise libyenne, nous croyons fermement que vous pouvez travailler pour trouver une solution concrète pour les personnes qui vivent encore dans le camp de Choucha et qui sont incapables de retourner dans leurs pays de provenance. Ces personnes luttent pour survivre depuis plus de trois ans maintenant. Nous allons continuer à soutenir leur lutte et à contrer la stratégie d’abandon et de criminalisation de ces personnes, et nous suivrons de près les étapes à venir, demandant fermement au HCR et à l’Union Européenne:
a) La réinstallation des personnes du camp de Choucha dans un pays tiers sûr et l’octroi à tous d’une protection humanitaire en tant que personnes qui ont fui la guerre en Libye, soutenue par les Etats européens ; b) De réexaminer leur dossiers de demande d’asile compte tenu de la situation géopolitique actuelle à la frontière tuniso-libyenne ; c) D’accorder à toutes les personnes de Choucha une possibilité concrète de construire leur vie dans un lieu sûr et de régulariser immédiatement leur statut juridique en Tunisie ; d) De ne pas expulser le camp et de permettre aux gens de Choucha de rejoindre les pays européen avec des systemes d’asile effectif de façon sûre et légale.
Pour signer cet appel, SVP écrivez à: Martina Tazzioli, martinatazzioli@yahoo.it Glenda Garelli, glenda.garelli@gmail.com
Emhrn Remdh Forum Tunisien pour les Droits Economiques et SociauxCentre de Tunis pour la Migration et l’Asile مركز تونس للهجرة و اللجوء Human Rights Watch UGTT – الاتحاد العام التونسي للشغل – (page officielle)Citoyensdesdeuxrive

(Français) Newsletter OST septembre 2014
Signez la declaration (le sommet sur le climat)
New York – 19 – 23 Septembre Se mobiliser et s’organiser pour eviter et stopper la fièvre de la planète !
Lorsque nous, les êtres humains, avons de la fièvre, nous nous inquiétons immédiatement et nous agissons. Après tout, nous savons que lorsque la température de notre corps augmente de 1,5°C, jusqu’à 2°C au dessus de la moyenne, c’est sérieux, tandis qu’une augmentation de 4-6ºC, ou plus, peut conduire au coma voire à la mort.
Il en est de même quand la Terre est touchée par la fièvre. Au cours des 11.000 dernières années, la température moyenne de la planète était d’environ 14°C. L’augmentation de la température moyenne globale est d’ores-et-déjà d’environ 1°C. Si nous ne prenons pas les mesures appropriées tout de suite pour arrêter la propagation de cette fièvre, les prévisions nous disent que la planète est sur la voie d’une augmentation de la température moyenne comprise entre 2°C et 6°C d’ici la fin du siècle. Dans ces conditions, la vie sur Terre, telle que nous la connaissons, pourrait changer radicalement.
Nous n’avons pas d’autre choix que de passer immédiatement à l’action. Mais pas n’importe quelle action, une action juste, au bon moment. Par exemple, lorsqu’un être humain a de la fièvre, il doit se reposer, s’hydrater abondamment, prendre le bon médicament et, si la fièvre persiste et continue d’augmenter, il doit aller voir un médecin pour identifier la véritable cause de la fièvre, qui peut aller d’une simple infection à des maladies mortelles comme le cancer.
La bonne prescription
Dans le cas de la fièvre planétaire, la bonne prescription nécessite de mener et d’appliquer, a minima, les 10 actions suivantes :
- Prendre des engagements contraignants immédiats – et non des engagements volontaires – pour maintenir l’augmentation de la température globale en deçà de 1,5ºC d’ici la fin du siècle, en réduisant les émissions de gaz à effets de serre en deçà de 38 gigatonnes d’ici 2020.
- Laisser reposer la Terre en prenant des engagements contraignants pour maintenir plus de 80% des réserves connues d’énergies fossiles dans le sol et sous le plancher des océans.
- Abandonner les logiques extractivistes en imposant des interdictions sur toute nouvelle exploration et exploitation de pétrole, de sables bitumineux, d’hydrocarbures de schiste, le charbon, d’uranium et de gaz naturel, y compris sur la construction de nouvelles infrastructures comme le pipeline Keystone XL.
- Accélérer le développement et la transition vers des énergies alternatives renouvelables comme l’éolien, le solaire, la géothermie et l’énergie marémotrice basées sur une propriété et un contrôle collectifs et citoyens.
- Promouvoir la production et la consommation de produits locaux et durables pour répondre aux besoins fondamentaux des populations et éviter le transport de marchandises qui peuvent être produits localement.
- Transformer les agricultures industrialisées et orientées à l’exportation vers des productions agricoles répondant aux besoins alimentaires locaux basés sur la souveraineté alimentaire.
- Adopter et appliquer des stratégies de zéro déchets pour le recyclage et l’élimination des déchets ainsi que pour la rénovation des bâtiments dans le but de réduire les consommations d’énergie liées au chauffage.
- Améliorer et développer les transports en commun pour le déplacement des personnes et des marchandises dans les centres urbains et entre les villes des régions urbanisées par des lignes ferroviaires efficaces.
- Développer de nouveaux secteurs de l’économie visant à créer de nouveaux emplois qui rétablissent l’équilibre du système Terre, tels que des « emplois favorables au climat » (climate jobs) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et restaurer la planète.
- Démanteler l’industrie de l’armement et l’infrastructure militaire dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par la guerre, et de récupérer les budgets militaires pour promouvoir une paix véritable.
Les mauvaises prescriptions
Dans le même temps, nous devons également être conscients que toutes les actions ne sont pas des mesures appropriées et que certaines initiatives peuvent aggraver la situation. Notre défi le plus urgent réside sans doute dans le fait que les grandes entreprises détournent l’agenda climatique à leur profit pour tirer avantage des crises. En réponse, nous devons leur envoyer un message fort et clair : « Arrêtez d’exploiter la tragédie du changement climatique » !
Plus précisément, nous devons résister au « verdissement du capital », présenté comme la solution, en rejetant les politiques, stratégies et mesures suivantes :
- La marchandisation, la financiarisation et la privatisation des fonctions de la nature à travers la promotion d’une « économie verte » factice qui consiste à mettre un prix sur la nature et créer de nouveaux marchés de dérivés qui ne feront qu’augmenter les inégalités et accélérer la destruction de la nature.
- Cela signifie dire non aux dispositifs REDD (Réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts), aux projets d’«Agriculture intelligente face au climat» (climate smart agriculture), de Blue Carbon et de compensation de la biodiversité, qui sont tous conçus pour créer de nouvelles activités à but lucratif pour le secteur privé et financier.
- Rejeter les solutions techno-scientifiques telles que la géo-ingénierie, les organismes génétiquement modifiés, les agrocarburants, la bio-énergie industrielle, la biologie synthétique, les nanotechnologies, la fracturation hydraulique, les projets nucléaires, la production d’énergie basée sur l’incinération des déchets etc.
- S’opposer aux grands projets d’infrastructures inutiles qui ne bénéficient pas à la population et qui sont des contributeurs nets à l’effet de serre tels que les méga-barrages, les autoroutes, les stades de coupes du monde, etc.
- Mettre fin aux accords de libre-échange et d’investissements qui encouragent les profits commerciaux internationaux, minent les populations qui travaillent, détruisent la nature, et réduisent considérablement la capacité des populations à définir leurs propres priorités économiques, sociales et environnementales.
Traitement préventif
En plus d’identifier les bonnes et les mauvaises prescriptions, il est fondamental de nommer la maladie qui provoque et génère cette fièvre planétaire permanente. Si nous ne le faisons pas, la fièvre ne cessera de s’aggraver d’une manière beaucoup plus agressive. Nous devons évaluer les causes structurelles de la maladie afin de résister à la tempête.
Les scientifiques ont clairement montré que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre a commencé il y a 250 ans avec la révolution industrielle et s’est accélérée au cours du siècle dernier. De cette analyse, il est clair que le modèle industriel extractiviste et productiviste au profit de quelques-uns est la principale cause du problème. Nous devons remplacer le capitalisme par un nouveau système qui vise l’harmonie entre les humains et la nature, et non maintenir un modèle de croissance sans fin que le système capitaliste favorise afin d’accroître les profits. Nous avons besoin d’un système qui lie le changement climatique et les droits humains, assurant la protection des populations les plus vulnérables, comme les migrants, et reconnaissant les droits des populations autochtones.
La Terre-Mère et ses ressources naturelles ne peuvent pas supporter les besoins de surconsommation et de surproduction de la société industrielle moderne globalisée. Nous avons besoin d’un nouveau système qui réponde aux besoins de la majorité et non de quelques-uns. Pour aller dans ce sens, nous avons besoin d’une redistribution de la richesse qui est aujourd’hui contrôlée par 1% de la population mondiale. En retour, cela exige une nouvelle définition du bien-être et de la prospérité sur la planète, dans le cadre des limites et de la reconnaissance des droits de la Nature.
Pour conclure, nous avons besoin de nous organiser et de nous mobiliser en Septembre, à New York et partout sur la planète, pour impulser un processus de transformation des causes structurelles de la crise climatique.
Premières organisations signataires :
- Alternatives International
- ATTAC – France
- Coordinadora Latinoamericana de Organizaciones del Campo – La Via Campesina (CLOC-LVC)
- Corporate Europe Observatory
- Ecologistas en Acción
- ETC Group
- Fairwatch – Italy
- Focus on the Global South
- Fundación Solón – Bolivia
- Global Campaign to Dismantle Corporate Power and end TNCs’ impunity
- Global Forest Coalition
- Grassroots Global Justice Alliance
- Health of Mother Earth Foundation (HOMEF) – Nigeria
- Indigenous Environmental Network
- La Via Campesina
- Migrants Rights International
- No-REDD Africa Network
- OilWatch International
- Polaris Institute – Canada SENTRO – Philippines
- Thai Climate Justice Working Group (TCJ)
- Transnational Institute
- Forum Tunisien pour les droits Économiques et Sociaux