Alors que 50 jours sont passés depuis l’activation de l’article 80 par le Président de la République, Kais Saied, l’Alliance Sécurité et Libertés (ASL) s’est penchée sur le monitoring en matière d’état de droit et de sécurité. Le bulletin « 50 jours après l’article 80, rupture dans la continuité », qui sera mis à jour périodiquement, apporte ainsi une analyse quantitative et qualitative de l’ensemble des décrets, mesures et incidents ayant marqué la période.
De nombreuses violations des droits fondamentaux (assignations à résidence, interdictions de voyager…) ainsi que des cas de violences policières ont notamment émaillé ces semaines d’état d’exception. “Rupture dans la continuité” cependant, car ces violations de droits, dépassements et violences étaient déjà courants avant le déclenchement de l’article 80 et ont été maintes fois dénoncées par la société civile.
Si la situation du pays avant le 25 juillet était indubitablement bloquée et suffocante, marquée par une crise multiforme (institutionnelle, économique, sociale et sanitaire), le bilan à 50 jours n’en demeure pas moins inquiétant. La concentration du pouvoir dans les mains du Président, l’instauration/continuation d’une dynamique sécuritaire sans garde-fous et l’absence de feuille de route peuvent-elles être des solutions aux maux qui rongeaient et rongent le pays ainsi qu’aux aspirations du peuple tunisien ?