URGENCE HUMANITAIRE AU GOUVERNORAT DE SFAX : LA SOCIÉTÉ CIVILE TIRE LA SONNETTE D’ALARME FACE À UNE SITUATION INACCEPTABLE

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URGENCE HUMANITAIRE AU GOUVERNORAT DE SFAX : LA SOCIÉTÉ CIVILE TIRE LA SONNETTE D’ALARME FACE À UNE SITUATION INACCEPTABLE
Depuis le 05 juillet 2023, une situation tragique se développe à Beb Jebli, au centre-ville de Sfax ainsi dans quelques endroits aux alentours de la ville. Environ 500 personnes, dont des femmes et des enfants, se sont rassemblées à Beb Jebli, place centrale de la ville de Sfax.
Ils/elles sont originaires de pays en proie à des conflits et/ou à des violations flagrantes des droits humains notamment le Soudan, l’Éthiopie, la Somalie, le Tchad, l’Érythrée et le Niger.
Ce rassemblement, où se trouvent des personnes réfugiées, demandeur.euse.s d’asile et migrante, s’inscrit dans un contexte d’une montée de violence à l’encontre des personnes en mobilité à Sfax. Depuis début juillet, des centaines de personnes ont été expulsées et chassées de leurs domiciles par les habitants, mises à la rue et déportées aux frontières avec l’Algérie et avec la Libye par les autorités. Plusieurs de ces personnes ont ensuite réussi à retourner à Sfax, où, privées de tout, séjournent à la rue, à même le sol, dans des conditions très précaires.
Aujourd’hui, ces personnes, dont femmes et enfants, se trouvent dans une situation sanitaire et humaine précaire et dans des conditions de vie effrayantes, privées d’abri, sans accès à l’eau et à la nourriture.
Le 8 juilleti, le président Kais Saied avait mandaté le Croissant Rouge Tunisien (CRT) à coordonner avec les associations humanitaires pour apporter leurs assistances aux personnes. Malhreusement, cette obligation de passer par le CRT pour apporter une assistance aux personnes nécessiteuses a engendré un ralentissement et un blocage au niveau de l’apport de l’assistance, notamment aux personnes qui se trouvent hors le rassemblement de Beb Jebli.
En effet, de nombreuses organisations et associations humanitaires sont toujours en attente d’autorisations pour pouvoir intervenir et apporter leur aide aux personnes en situation de mobilité.
Dans une telle situation, qui risque de se détériorer davantage, les organisations signataires :
 Alertent à la situation précaire dans laquelle les réfugié.e.s, des demandeur.se.s d’asile et migrant.e.s se trouvent et aux risques que cela comporte sur le court et moyen terme;
 Appelent un accès facilité aux organisations humanitaires à intervenir en urgence et aller au-delà des entraves administratives ;
 Exhortent le gouvernement tunisien à trouver des solutions d’urgence et durables dans les plus brefs délais dans le respect des droits et de la dignité des personnes en mobilité ;
 Dénoncent le discours de haine et de discrimination, et des violences à l’encontre de personnes en mobilité, y compris de la part d’agents des forces de l’ordre ;
 Expriment leur plein soutien indéfectible à toutes les personnes réfugiées, demandeuses d’asile et migrante ayant à leur demandes légitimes.
Les organisations signataires :
Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES)
BEITY
EuroMed Rights
L’Association des étudiants et stagiaires africains (AESAT)
Médecins du Monde (MDM)
Minority Rights Group International Association Tunisienne pour la Justice et L’égalité (DAMJ)
Avocats sans frontières
Al Bawsala
Legal Agenda
L’association Ifriqiya
L’association Lina Ben Mhenni
Association MADA Danish Refugee Council (DRC)
AFRIQUE INTELLIGENCE

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