Des services d’assainissement hors service. Les quartiers à l’ouest de la Sebkha de l’Ariana souffrent d’odeurs désagréables

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Tunis, à 8 août 2022

 

Des services d’assainissement hors service. Les quartiers à l’ouest de la Sebkha de l’Ariana souffrent d’odeurs désagréables

Le département de la justice environnementale du Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux a reçu des appels d’un certain nombre de citoyens, mécontents, à cause de la pollution dont souffrent les zones résidentielles de la banlieue nord de Tunis situées entre la Sabkha d’Ariana et le parc d’Ennahli, notamment à El Ghazela, Riadh Andalous, Jaafer, Nekhilet, Chotrana et Raoued. Cette pollution est due principalement à un problème de fonctionnement au niveau de la station de traitement des eaux usées de Chotrana, ce qui a poussé l’Office National d’Assainissement à effectuer le drainage des eaux usées dans les canaux de déversement des eaux pluviales qui finissent à la sebkha d’Ariana. Puisque ces canaux sont à ciel ouvert, les eaux usées provenant des maisons dégagent des odeurs désagréables, de plus en plus intenses vu l’augmentation de la température et l’assèchement des cours d’eau. Aussi, des toxines sont dégagées à l’air libre et nuisent à la santé des habitants, menacés aussi par la propagation des serpents, notamment au niveau de la fin du canal.

Les citoyens nous ont confirmé que cette situation persiste depuis 3 ans et que cette pollution causée par les eaux usées a intensifié leur souffrance, notamment avec les moustiques, avec laquelle ils ont relativement normalisé. En plus des odeurs désagréables et des toxines propagées dans l’air, les habitants ont remarqué une dégradation de la qualité d’eau courante et un changement de couleur et d’odeur, à cause de l’infiltration des eaux usées vers l’aquifère.

Il convient de mentionner ici que la plupart des quartiers dans la région sont aménagés et intégrées dans le Plan d’Aménagement Urbain, au contraire de ce que l’Office National d’Assainissement est entrain de promouvoir pour couvrir sa défaillance au sujet du raccordement de nombreux quartiers au réseau d’assainissement. Donc, de nombreux habitants ont dû adopter des méthodes aléatoires pour se débarrasser de leurs eaux usées ou les déverser vers les canaux des eaux de pluie, tout à fait comme l’ONAS.

Des activistes au sein de la société civile nous ont confirmé qu’ils ont signé une pétition, déposée au gouvernorat d’Ariana par la municipalité de Raoued, qui a fait, à son tour, la documentation du problème et a critiqué les services de l’Office National d’Assainissement. Après deux ans, le gouvernorat a finalement réagi et a annoncé qu’il va bientôt convoquer les habitants pour mener un dialogue. Dans l’attente de l’organisation de cette réunion, la situation demeure la même ainsi que la souffrance des habitants de la banlieue nord de Tunis, à l’ouest de la Sebkha d’Ariana, qui sont victimes de pollution et de déversement aléatoire des eaux usées tel est le cas dans les autres gouvernorats connaissant une densité de population élevée.

Face à cette violation du droit à un environnement sain et du droit à la santé des habitants d’El Ghazela, Raoued, Nekhilet, Ariana Soghra, Jaafer et Chotrana, il est important pour le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux de :

  • Se demander jusqu’à quand l’Office National d’Assainissement va continuer à adopter des mesures aléatoires pour couvrir son incapacité de fournir des services d’assainissement efficaces et adaptés avec la croissance démographique, les demandes de reliment et la pression grandissante sur les réseaux d’assainissement.
  • Rappeler que le droit à des services d’assainissement adéquats fait partie des droits universels de l’Homme et est énoncé au numéro six des objectifs du développement durable des Nations Unies. Or qu’en Tunisie, ces services se retrouvent dans une situation précaire qui reflète l’inaptitude de l’ONAS et du Ministère de l’Environnement à garantir le minimum possible de ce droit pour ses citoyens.
  • Attirer l’attention sur la dispersion des responsabilités en relation avec les services d’assainissement en Tunisie et l’insouciance des responsables de la municipalité, de l’Office, et du Ministère de l’Equipement. Outre, l’Office National de l’Assainissement a renoncé à son rôle dans diverses régions en faveur des entreprises privées qui se soucient plus de la rentabilité que de la qualité et du fait de garantir des services d’assainissement propices.
  • Exprimer tout son soutien pour les habitants de ces régions touchées par cette situation et exhorte les Directions Régionale et Centrale de l’ONAS ainsi que les autorités locales et régionales à intervenir immédiatement afin de trouver une solution radicale au déversement des eaux usées, ainsi qu’à cesser de les décharger dans les canaux consacrés aux eaux de pluie.
  • Inviter tous les défenseurs des droits environnementaux, en tant qu’un droit fondamental des droits de l’Homme, à soutenir la population de la banlieue nord dans son soulèvement afin de mettre fin à la violation de ses droits à la santé et à un environnement sain.

Pour plus d’informations, la campagne Facebook : #ملا غمةاريانة ماهيشي ڨمة

Le département de la justice environnementale, Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux