Le printemps arabe : Révolutions aux temps néolibéraux (Asef Bayat)

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    Le printemps arabe : Révolutions aux temps néolibéraux

    La remontée des soulèvements dans le monde arabe a donné lieu à un optimisme sans précédent face à la démocratie et le développement dans le monde arabe. Mais cela a très rapidement été suivi d’un fort sentiment de pessimisme et de désespoir en observant l’évolution de ces soulèvements populaires. Pourquoi les révolutions arabes ont-elles vécu une telle expérience? Comment expliquer la nature des révolutions dans le monde arabe? Pour comprendre les expériences des révolutions arabes, nous devons les analyser d’une perspective historique. Je propose que les évènements en Tunisie, en Égypte ou au Yémen en 2011 n’étaient pas des révolutions radicales au même sens que les révolutions radicales du 20e siècle, comme ceux en Iran ou au Nicaragua en 1979. Les évènements survenus en Tunisie, en Égypte ou au Yémen étaient des « refo-lutions », ce qui implique plutôt des mouvements de révolution pour forcer les régimes à se reformer. Ces révolutions, comme en Égypte ou en Tunisie, ont bénéficié de résultats plus ou moins ordonnés, pacifiques et pluralistes; elles ont ouvert la voie pour des initiatives locaux. Cependant, ces mouvements ont créé peu de changements réels au niveau structurelle, notamment au niveau économique, et demeurent vulnérables aux procédures contre les révolutions. Les défis clés à présent, pour le cas de la Tunisie, sont d’approfondir la transition démocratique et convoquer la voie pour une justice sociale, tout en conservant la sécurité du pays des menaces et interventions externes.