les agences onusiennes et les autorités tunisiennes persistent à harceler psychologiquement des migrants et ignorent leurs droits fondamentaux en vue de procéder à des « retours volontaires ».

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Tunis le 27/06/2019

Les organisations des Nations Unies et les autorités tunisiennes persistent à harceler psychologiquement des migrants et ignorent leurs droits fondamentaux en vue de procéder à des « retours volontaires ».

Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) suit de près la situation des migrants qui ont été sauvés par le Maridive 601. Après 20 jours d’attente en mer dans des conditions humanitaires difficiles, les migrants ont finalement pu rentrer dans le port de Zarzis depuis lequel ils ont été transférés dans un centre d’hébergement temporaire fourni par le Croissant-Rouge tunisien (selon un communiqué de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM)). Suite à l’appel de certains parents des migrants qui ont contacté le FTDES pour connaître la situation de leurs enfants, le département migrations du FTDES a tenté de contacter les autorités concernées pour connaître leur lieu d’hébergement afin de leur rendre visite. Alors que le département migrations du FTDES souhaitait connaitre les conditions d’hébergement des migrants ainsi que leur état sanitaire et psychologique, les autorités concernées ont délibérément dissimulé le lieu de leur hébergement. Après avoir reçu des informations sur ce lieu, un centre de formation du Croissant-Rouge tunisien, une délégation du FTDES s’est rendue sur place et a réussi à rencontrer les migrants. La délégation a été surprise par leurs témoignages et notamment par l’ampleur du harcèlement psychologique et des pressions auxquelles ils font face pour mettre en place un retour « volontaire » sous la supervision directe de l’OIM. En plus de l’absence de services humanitaires de base et des difficultés de communication rencontrées par les migrants en raison des barrières de traduction, ces derniers sont privés de leur liberté de circulation.

Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux, après avoir entendu les témoignages des migrants bangladais :

  • Dénonce les mauvais traitements qu’ils ont tous subis et l’expulsion de 52 d’entre eux.
  • Appelle à l’arrêt de toutes les formes de pression et d’harcèlement psychologique pratiquées quotidiennement sur les migrants pour les forcer à rentrer dans leur pays sous le titre de « retour volontaire » ainsi que l’arrêt de ces procédures pour les 12 Bangladais qui refusent de rentrer.
  • Demande la prise en charge sanitaire urgente pour deux migrants qui nécessitent un suivi médical spécial.
  • Demande que les migrants puissent communiquer librement avec leurs familles.
  • Alerte pour que certains centres pour les migrants ne deviennent pas de véritables centres de détention qui limitent davantage leurs libertés et leurs contacts avec ceux qui les aident à exercer leurs droits.
  • Confirme l’absence d’un cadre juridique approprié sur la migration et l’absence d’une stratégie nationale durable en matière de migration qui respecte les approches humanitaires.
  • Considère qu’une partie importante de la crise migratoire en Tunisie est le résultat direct des politiques inhumaines de l’Union Européenne qui, en fermant ses frontières et en réduisant le sauvetage humanitaire en mer, externalise la crise vers les pays de transit.

Hedhili Abderrahmane Président du Forum tunisien des droits économiques et sociaux