Revue semestrielle de 2023 de la justice environnementale

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Chaque année depuis 2018, le département de la justice environnementale du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux publie son rapport semestriel sous la forme d’une série d’articles produits par l’équipe de travail à Tunis et dans les régions. Ces articles portent sur différentes questions environnementales, mettant en évidence les principales violations et atteintes aux droits environnementaux des individus.

En raison de son importance en tant que ressource vitale pour la survie de l’être humain, la question de l’eau reste un souci majeur notamment compte tenu de l’aggravation du phénomène des changements climatiques et de l’état de pénurie qui sévit dans le pays depuis des années. L’eau et le droit à l’eau sont donc naturellement prépondérants dans ce rapport qui comprend quatre articles portant sur cette thématique. Le premier, intitulé «L’eau : quand le moteur de la vie devient le moteur des conflits», rédigé par Achraf Dkhili, met en lumière l’importance de l’eau en tant qu’élément vital et facteur géostratégique pouvant être à l’origine de conflits entre les pays ou de conflits internes entre les secteurs productifs. Dans son article intitulé «Coupure d’eau à Segdoud : Une souffrance persistante face à l’impuissance des autorités», Rihab Mabrouki met en évidence la souffrance des habitants de la région de Segdoud dans le gouvernorat de Gafsa en raison de la pénurie d’eau, ainsi que la manière dont l’État a réagi aux manifestations des habitants. A Gafsa aussi, Rabeh Ben Othmane expose dans son article intitulé «La soif de Aamra» l’épuisement de la nappe phréatique dans le nord de Gafsa, en raison de la surexploitation de la nappe d’eau par une société agricole dont la production est totalement destinée à l’exportation.

Le dernier article axé sur la justice hydrique est celui de Minyara Mejbri, intitulé «Une politique improvisée pour arrêter la surexploitation des eaux. Des licences accordées aux entreprises de mise en bouteille d’eau et refusées aux agriculteurs». Il fait une lecture critique de la politique de l’État relative à l’encouragement de l’investissement dans le secteur de mise en bouteille au même moment que la crise de soif persiste dans les mêmes régions où l’eau est exploitée.

Dans un registre différent de celui de l’eau, l’article de Mounir Hussein intitulé «Venir à bout de la crise des déchets en Tunisie. Entre les conflits d’intérêts et la paralysie de la volonté de l’État» aborde un sujet ancien mais toujours d’actualité, à savoir la question des déchets et la mauvaise gestion de cette crise par la politique et les autorités, en particulier compte tenu de ses dimensions économiques, sociales et environnementales interconnectées.

Quant au droit aux espaces verts et aux parcs urbains, l’article d’Imen Garci intitulé «La dégradation du parc urbain Ennahli : Le reflet de la crise de la stratégie environnementale» met en lumière la détérioration de la situation du parc Ennahli à Ariana et l’arrêt des travaux de maintenance, ainsi que l’état actuel du parc en raison de la négligence de ce dossier par le ministère de l’environnement.

Un deuxième article de Rihab Mabrouki, intitulé «Les problèmes du secteur oasien du sud tunisien : la ceinture verte de Gafsa en proie aux changements climatiques» se concentre sur le patrimoine oasien à Gafsa et la nécessité de renforcer son adaptation aux changements climatiques ainsi que de s’orienter vers l’adoption d’un modèle oasien qui appui le patrimoine oasien et renforce sa résilience d’une manière générale.

Nous espérons que ce rapport contribuera à éclairer l’opinion publique sur les enjeux environnementaux majeurs d’aujourd’hui et à renforcer la conscience environnementale ainsi que l’engagement dans le mouvement social en faveur d’un environnement sain et d’une justice environnementale et climatique.

Bonne lecture !

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