Rapport: Bassin Minier 2012

Pendant près de six mois à partir de Janvier 2008, de graves troubles sociaux ont secoué le bassin minier, une région du sud-ouest tunisien particulièrement touchée par le chômage et la pauvreté. Durement réprimés par l’Ancien Régime, la Tunisie n’avait pas connu pareil soulèvement depuis les « émeutes du pain » en 1984. De nombreux observateurs considèrent que la « Révolution de la Dignité » de Décembre 2010 – Janvier 2011 est l’aboutissement de ce processus de révoltes de la population tunisienne contre l’injustice du régime de Ben Ali commencée en 2008. Pourtant, la Révolution qu’a connue le pays n’a rien changé, et la situation reste à ce jour encore très tendue, comme l’a pu le constater la section de Redayef -ville rattachée au gouvernorat de Gafsa- du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux.

Ce rapport rédigé en août 2012 retrace les diverses activités du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES1) réalisées au titre de la mobilisation sociale dans la région du Bassin Minier. Il rend compte notamment des différentes actions de mobilisations mises en œuvre depuis la création de l’association en mai 2011, même si ses membres figuraient parmi les militants plus actifs au sein du comité de soutien aux habitants du Bassin Minier de Gafsa en 2008 et continuent toujours de suivre les mouvements en cours dans la région.

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La démocratie locale : un enjeu de modernisation de l’Etat en Tunisie

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La Tunisie postrévolutionnaire est à la recherche d’un modèle de modernisation qui fournit la souplesse et la mobilité désormais nécessaire tout en restant compatible avec l’essentiel de ses valeurs révolutionnaires , en particulier la liberté , l’égalité et la dignité de chacun , alors qu’elle ne dispose ni de règles ni de moeurs politiques garantissant , comme dans d’autres pays démocratiques, la convergence des comportements d’une élite capable de transcender ses intérêts particuliers au profit de l’intérêt général. Dans notre cas un changement concevable à repenser l’état dans son organisation territoriale.

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Rapport: Les migrans disparus en mer en 2011

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Les migrants disparus en mer en 2011 Rapport du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux Septembre 2012 L’émigration depuis la Tunisie vers l’Europe touche tous les milieux de la société tunisienne. La Tunisie constitue, avec la Turquie, l’un des points de départ les plus importants pour entrer en Europe. Selon l’agence européenne de contrôle des frontières (Frontex), 64 261 personnes ont traversé le canal de Sicile par la mer en 20111 dont 27 864 Tunisiens partis de différents points des 1300 km de côtes tunisiennes (notamment des environs de Zarzis, Sfax et Monastir). D’après nos estimations, jusqu’à 40 000 Tunisiens auraient franchi le canal de Sicile vers l’Italie durant l’année 2011, sans que des données statistiques permettent aujourd’hui de vérifier ce chiffre. Durant cette même année 2011, plus de 1500 personnes sont mortes ou ont disparu en mer, certaines sources parlent même de plus de 2000 morts et disparus3. Parmi eux, le nombre de Tunisiens serait de 10004, selon le Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES).

Les familles de ces derniers se sont mobilisées, ont manifesté et pour certaines porté plainte, pour que toute la lumière soit faite par les autorités tunisiennes et européennes sur ces disparitions. Il s’agit de faire prendre au gouvernement tunisien ses responsabilités en terme de transparence vis-à-vis de personnes disparues, ainsi que sa responsabilité en terme de justice et de réparations pour les personnes retrouvées mortes. Alors que nous rédigeons ce rapport, aucune preuve tangible n’a été fournie concernant le sort des personnes déclarées disparues.

L’accompagnement des familles des disparus en mer constitue la principale activité du FTDES concernant les migrations. Notre soutien au combat des familles n’est pas seulement une lutte pour la dignité des personnes. Il constitue également une remise en cause du système de répression des migrants aux frontières de l’Union Européenne. Les personnes parties par la mer au péril de leur vie, et dont nous sommes sans nouvelles, sont les victimes d’une politique européenne de refus des visas, d’enfermement et d’expulsion des migrants, doublée d’un contrôle de plus en plus étroit des frontières terrestres et maritimes. Aux côtés des familles de disparus, nous luttons aussi pour que la Tunisie d’aujourd’hui cesse d’être complice de cette politique, comme elle l’a pu l’être durant l’ère du président Ben Ali.

Ce rapport rassemble les données disponibles sur la question et tire le bilan des activités du FTDES durant l’année 2011-2012. Le FTDES souhaite que se document soit une source d’informations pour la société civile tunisienne et internationale, afin de faire connaître la situation des morts et disparus. Nous souhaitons également montrer la nécessité de la transparence des autorités sur cette question. Les informations nécessaires à la rédaction de ce rapport ont été récoltées à travers des enquêtes de terrain ainsi qu’à travers le suivi d’une partie des familles de disparus. Les références aux communiqués du FTDES – et certains communiqués d’autres organisations – ainsi que des articles parus dans la presse tunisienne et internationale qui traitent du sujet sont situés en fin de ce rapport.

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