Rapport de l’Observatoire Social Tunisien
Février 2018
Le début du mois de février s’est déroulé dans le prolongement du mois de janvier en termes de recul des protestations, et dont les raisons ont été évoquées dans notre dernier rapport.
Alors que les affaires commençaient à aller dans le sens des attentes du pouvoir, un nouveau problème surgit et redistribue les cartes. La Tunisie a été explicitement classée par les instances économiques européennes en tant que plateforme de blanchiment d’argent voire en tant qu’Etat finançant le terrorisme.
A un moment où nous faisons face à de nombreux problèmes économiques et financiers, les différentes franges sociales s’élèvent contre l’inflation des prix à la consommation et la baisse importante de la valeur internationale de la monnaie tunisienne, tout en recevant les félicitations concernant les réalisations entreprises par le corps sécuritaire pour lutter contre le terrorisme en dépit de quelques imperfections limitées dans certaines régions montagneuses ; à un moment de début de la reprise dans le secteur du tourisme ; à un moment d’ouverture aux investisseurs étrangers ; à ce moment précis, nous apprenons que nous parrainons le terrorisme alors que nous le combattons et que nous sommes une plateforme de blanchiment d’argent alors que nous luttons contre la contrebande, le commerce parallèle et que nous résistons face au commerce transfrontalier. La scène est très floue et a provoqué une variété de réactions et de messages qui nécessitent un sérieux suivi.
Cette annonce de classement a été suivie immédiatement du renvoi du gouverneur de la Banque Centrale ainsi que l’arrestation de plusieurs hauts fonctionnaires de ce même organisme.
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