Appel d’offres pour poursuivre le développement d’une application mobile – Migration

Appel d’offres pour poursuivre le développement d’une application mobile   Thème principal : Migration Durée de la mission : 6 mois  Délais de dépôt des dossiers : 15 Mai 2024 Pour ceux et celles qui souhaitent consulter le cahier des charges, je vous prie de bien vouloir le demander en envoyant un e-mail à l’adresse suivante : migration@ftdes.net  Dans le but d’œuvrer vers un accès amélioré à l’information, aux services d’aide légale, et aux mécanismes de solidarité et d’assistance des migrant.es en Tunisie, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) cherche à collaborer avec des expert.es en développement d’applications mobile pour faire évoluer, renforcer, et déployer l’application mobile MigRights. L’expert.e recherché.e pour cette mission disposera donc de l’accès à l’infrastructure digitale existante de l’application comme base pour son travail et collaborera avec l’équipe technique du FTDES et le département Migration durant sa mission. Outre ses compétences en développement mobile et en l’amélioration d’un produit existant et non fini, elle/il doit démontrer une sensibilité à, connaissance de, et familiarité avec le travail du FTDES et la population cible. Qui sommes-nous  Le FTDES est une organisation non gouvernementale, neutre, indépendante de tout parti politique et de toute institution religieuse. Elle a été créée en 2011 dans le but de défendre les droits économiques et sociaux sur le plan national et international. Le FTDES travaille principalement sur les thématiques suivantes : droit du travail, droits des femmes, droits environnementaux et droits des migrants. Le FTDES fait partie de différents réseaux internationaux, son siège est à Tunis et dispose de sections locales dans les gouvernorats de Kairouan, Monastir et Gafsa. https://ftdes.net/accueil/ Le projet  MigRights est une application qui a été développée par le FTDES pour répondre aux besoins des migrant.es identifiés après des années d’expériences de terrain auprès de cette population. Son objectif principal, outre la diffusion de l’information, est de permettre 1/ un contact régulier et au besoin avec les migrant.es partout en Tunisie, 2/ une meilleure efficience en termes d’assistance et de réactivité.  Testée à petite échelle, l’application requiert encore plus de développement et de mise à l’essai avant d’être officiellement lancée. Dans sa configuration actuelle basique, son développement est considéré avancé à 70%. Dans le cadre de cet appel d’offres, le FTDES cherche à assurer une meilleure marge de développement pour l’optimisation de l’efficacité de l’application et l’intégration de nouvelles fonctionnalités. Le langage de l’application est ouvert et flexible ce qui permet d’incorporer de nouvelles fonctionnalités et rubriques. L’application se présente sous forme d’interface digitale disponible en téléchargement gratuit pour smartphones en tenant compte de l’accès à la technologie des personnes cibles (c’est-à-dire des appareils d’entrée de gamme, des versions de système anciens, etc.). Dans le cadre de cet appel d’offres, les développements envisagés sont comme suit : – Le développement du carnet d’adresses et des options de contact direct à partir de l’application (particulièrement avec les OSCs partenaires) – Le développement d’une fonctionnalité de recherche avancée pour obtenir une réponse ciblée en fonction du besoin de l’utilisateur – Une fonctionnalité de catégorisation des demandes d’assistance selon profils et cas pour une meilleure orientation des utilisateurs – De nouveaux niveaux d’accès (ex. pour OSCs partenaires et institutions publiques à pertinence) – La résolution des problèmes techniques et l’amélioration de l’interface et de l’expérience de l’utilisateur surtout en termes d’accessibilité – Une amélioration des fonctionnalités du back office pour une meilleure gestion et suivi des utilisations Comment déposer sa candidature   Les expert.es interessé.es (candidature individuelle ou d’entreprise) sont invité.es à envoyer les documents suivants le 15 Mai 2024 au plus tard : 1.     CV 
  • Pour les candidatures individuelles : un CV détaillé démontrant une expérience avancée en développement d’application mobile
  • Pour les candidatures d’entreprise : une fiche de présentation de l’entreprise définissant les membres de l’équipe qui seront impliqués dans cette collaboration ainsi que leurs CVs détaillés
2.       Un portfolio regroupant des références professionnelles 3.       Une note conceptuelle sommaire y compris un chronogramme pour la durée définie de 6 mois 4.       Une offre financière détaillée   Les dossiers doivent être complets contenant les 4 éléments listés ci-dessus.  Les dossiers doivent être envoyés par email à l’adresse suivante : migration@ftdes.net  Merci de définir l’objet du mail comme suit : AO-1 / MIG / Appli Seules les offres retenues recevront une réponse / invitation pour un entretien  Pour ceux et celles qui souhaitent consulter le cahier des charges, je vous prie de bien vouloir le demander en envoyant un e-mail à l’adresse suivante : migration@ftdes.net 

Les répercussions de l’absence de justice environnementale et des effets du changement climatique sur les autres droits

Minyara Mejbri, introduction de Humzah Khan
  Introduction  Après des décennies d’efforts, scientifiques et militants ont convaincu les décideurs politiques du monde entier que l’activité humaine est effectivement à l’origine des changements climatiques mondiaux. Les Nations Unies qualifient le changement climatique de “problème déterminant de notre époque”, soulignant les effets globaux du changement climatiques sur production alimentaire, les conditions météorologiques et le niveau de la mer.

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Un an après le début de la crise : les violations des droits des migrant.e.s en Tunisie se poursuivent

05/04/2024

 

Un an après le début de la crise : les violations des droits des migrant.e.s en Tunisie se poursuivent

Plus d’un an après le communiqué de la présidence de la République tunisienne à l’issue de la réunion du Conseil national de sécurité, qui liait la présence de personnes migrant.e.s «à un complot visant à modifier la composition démographique de la Tunisie », les violations systématiques et les campagnes racistes et xénophobes visant les migrant.e.s subsaharien.ne.s en Tunisie se poursuivent,  et restent à ce jour impunies.

Les politiques des gouvernements successifs ont continué à se plier aux diktats de l’Union Européenne pour externaliser ses frontières, déléguant ainsi toute la gestion sécuritaire et la surveillance des frontières aux pays du sud de la Méditerranée. Cette externalisation s’accompagne d’une conditionnalité par laquelle les aides financières, les subventions et les prêts sont versés aux pays du Sud s’ils acceptent de jouer le rôle de gardien des frontières. Ces mesures ont été entérinées dans le cadre d’accords avec certains pays du voisinage-Sud de l’Union Européenne, bafouant encore une fois les bases fondamentales de tout partenariat, qui ne peut être fondé que sur une relation équilibrée et de respect mutuel entre les pays du Nord et du Sud.

Outre l’interception des migrant.e.s dans les eaux territoriales nationales, la  Garde Nationale maritime tunisienne s’efforce également de les poursuivre à l’intérieur du territoire, notamment en les déplaçant arbitrairement, ne tenant aucun compte de leur situation humanitaire ni des accords internationaux signés et ratifiés par la Tunisie. Tel était le cas dans plusieurs régions du pays où les forces de sécurité ont choisi de pousser des migrant.e.s vers certaines zones péri-urbaines, notamment à El Aamra, El Jédériya, à Kasserine, où la situation est de plus en plus inquiétante et alarmante.

Il est également important de rappeler les conséquences désastreuses des opérations de déplacement forcé de migrant.e.s perpétrées par les autorités tunisiennes vers une zone tampon désertique, le long de la frontière tuniso-libyenne et sous un soleil de plomb, interdisant ainsi l’accès aux associations  et aux citoyen.nes qui ont tenté de leur venir en aide.

Face à ce drame, et notamment la situation préoccupante des personnes en mobilité qui étaient présentes dans la ville de Sfax, les autorités tunisiennes se sont limités à un traitement exclusivement sécuritaire sans prendre en considération la dimension humaine et humanitaire.

Dans ce contexte, il est essentiel de souligner l’acharnement exercé par l’appareil sécuritaire depuis le 19 mars et dont est victime l’ancien président de l’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT), Christian Kwongang, citoyen camerounais, y compris sa détention arbitraire au centre d’El Ouardia.[1]

Il faut également souligner que plusieurs témoignages indiquent l’implication directe des autorités tunisiennes dans les violences perpétrées à l’encontre des personnes migrantes, tant lors des opérations d’interception en mer[2] que lors d’interventions terrestres.[3]

 

Eu égard de ce qui précède, les organisations et associations signataires :

  • Expriment leur préoccupation concernant les violations graves et systématiques des droits humains dont sont victimes les personnes migrantes, ainsi que les campagnes systématiques d’appel à la haine et à la violence et demandent l’ouverture d’enquêtes pour révéler la vérité et poursuivre les auteurs de ces violations.
  • Expriment leur solidarité totale avec l’AESAT, condamnent l’acharnement dont est victime Christian Kwongang et exigent des garanties immédiates quant au respect de ses droits.
  • Exigent la clarification de la base et du cadre légal de la détention des personnes migrantes, y compris au Centre El Ouardia qui opère sans aucun cadre ni supervision judiciaire, et ce en violation flagrante des lois tunisiennes et des conventions internationales ratifiées par la Tunisie, tel que confirmé par la décision du Tribunal administratif en 2020[4].
  • Condamnent les politiques sécuritaires et d’externalisation des frontières de l’Union européenne, qui portent atteinte aux droits humains et appellent l’État tunisien à respecter le droit national et international en ce qui concerne les personnes en mobilité, et de rejeter toute politique d’externalisation européenne.

Organisations signataires

  1. Ligue tunisienne des droits de l’homme – LTDH
  2. Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux – FTDES
  3. Association Lina Ben Mhenni
  4. Calam
  5. Legal Agenda
  6. Association Intersection pour les Droits et les Libertés
  7. Avocats Sans Frontières – ASF
  8. Association Mada
  9. Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie
  10. International Service For Human Rights – ISHR
  11. L’association Sentiers-Massarib جمعية مسارب
  12. Beity
  13. WeYouth Organization
  14. Association TaQallam pour la liberté d’expression et de créativité (جمعية تكلّم من أجل حرية التعبير والابداع)
  15. Association Ifriqiya
  16. Al Khatt
  17. Inkyfada
  18. African Business Leaders
  19. Aswat Nissa
  20. Association Tunisienne de Défense des Libertés Individuelles – ADLI
  21. No Peace Without Justice
  22. Association Nachaz-Dissonances
  23. Coalition Tunisienne Contre la Peine de mort – CTCPM – الائتلاف التونسي لالغاء عقوبة الاعدام
  24. Organisation Contre la Torture en Tunisie – OCTT – المنظمة  التونسية لمناهضة التعذيب
  25. Association pour la Promotion du Droit à la Différence – ADD
  26. Comité pour le Respect des Libertés et des droits de l’Homme en Tunisie – CRLDHT
  27. Fédération des Tunisiens pour Une citoyenneté des deux rives – FTCR
  28. Union des Travailleurs immigrés Tunisiens – UTIT
  29. Al Bawsala
  30. Nawaat
  31. Stop Pollution
  32. لطفي عزالدين ،محام،عضو الهيئة الوطنية للوقاية من التعذيب
  33. DAMJ
  34. Minority Rights Group – مجموعة حقوق الأقليات
  35. EuroMed Rights
  36. Migreurop
  37. A Buon Diritto
  38. CCFD-Terre Solidaire
  39. ARCI
  40. Watch The Med – Alarm Phone
  41. Associazione per gli Studi Giuridici sull’Immigrazione – ASGI

Sami Bargaoui, universitaire

Monia Ben Hamadi, journaliste

Hechmi BEN FREJ militant

Insaf Machta, universitaire

Walid Mejri, journaliste et activiste (وليد الماجري، صحفي وناشط)

Marta Luceño Moreno

Chokri Latif, Ecrivain – شكري لطيف – كاتب

Fayçal Ben Abdallah, président de la FTCR

Mouhieddine Cherbib, président du CRLDHT

Fathi TLILI, président de l’UTIT

Mohamed Ben Saïd, FTCR/ CRLDHT

Mourad ALLAL, CRLDHT

Mohsen DRIDI, FTCR

Kamel JENDOUBI, CRLDHT

Patrizia Mancini

Hamadi Zribi

Zaineb Mhemdi

[1] https://ftdes.net/ar/la-dignite-humaine-bafouee-en-detention-et-aux-frontieres/?fbclid=IwAR1KLWTfa6Qq8thGR09mEnCXpg_iORMNjlZarttnuKCM-lRhvEQfb2TGJww

[2] https://www.france24.com/fr/afrique/20230629-les-gardes-c%C3%B4tes-tunisiens-mis-en-cause-dans-le-naufrage-de-migrants-subsahariens

[3] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/16/en-tunisie-les-autorites-continuent-de-chasser-des-migrants-a-la-frontiere-algerienne_6194823_3212.html

[4] المحكمة الادارية تصدر قرارا بإيقاف ايواء مجموعة من المهاجرين بمركز الاستقبال والتوجيه بالوردية – الإذاعة التونسية (radiotunisienne.tn)

La crise hydrique en Tunisie et ses répercussions sur le manque d’eau dans le gouvernorat de Monastir

La crise hydrique en Tunisie et ses répercussions sur le manque d’eau dans le gouvernorat de Monastir

Mohamed Gaaloul

Introduction La privation des droits de leurs droits les plus fondamentaux est l’un des problèmes les plus importants auxquels sont confrontées les sociétés dans le monde. La négation de ces droits est la cause principale de la fracture de la fondation des sociétés, de l’exclusion sociale et économique croissante et de la crise croissante de la discrimination “classiste”. La violation des droits fondamentaux est la plus grande violation des principes des droits de l’homme et du concept et des objectifs du développement durable. L’un des plus importants de ces droits est le droit à l’eau, qui est reconnu dans tous les traités et lois internationales comme un élément essentiel pour la jouissance d’une vie décente, le droit à la santé et la garantie d’un niveau de vie adéquat. Cependant, la Tunisie est marquée ces dernières années par un problème majeur de manque d’eau potable en raison de la grave sécheresse qui frappe le pays depuis près de cinq ans. Ainsi, la Tunisie est classée parmi les pays pauvres en eau en raison de la sécheresse, de l’augmentation de la consommation, du changement climatique, de la surexploitation de l’eau dans les secteurs vitaux et de l’absence d’une stratégie claire de l’État pour réduire l’épuisement des ressources en eau et trouver une solution durable à la crise hydrique.

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