Communiqué : de l’urgence de la révision et du vote en plénière de la loi contre les discriminations raciales

Communiqué : de l’urgence de la révision et du vote en plénière de la loi contre les discriminations raciales

Les organisations signataires se positionnent comme garantes du suivi du vote imminent du projet de loi[1] contre les discriminations raciales, adopté le 6 juin 2018[2] en Commission des droits et libertés et des relations extérieures après 3 mois d’étude et qui devrait être prochainement débattu au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).

Ce projet de loi, initiative de la société civile tunisienne, déposé auprès de l’ARP en 2016, avait dans sa première forme un champ d’action, définitions et mécanismes de prévention et de mise en place plus respectueux des droits des individus sur une même pied d’égalité.[3]

Dans son état actuel le projet de loi précise en effet qu’une personne reconnue comme coupable de discrimination raciale encourait jusqu’à trois ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 3,000,000 dinars tunisien. Cependant, les actes mentionnés dans ce projet de loi qui sont reconnus comme des discriminations raciales sont les suivants : l’incitation à la haine, la diffusion d’idées fondées sur la haine raciale, l’apologie et le soutien à des idées ou pratiques discriminatoires, ainsi que l’appartenance à des groupes haineux ou discriminants.

Toutefois, ce projet de loi demeure ambigu par rapport à ses définitions et son application. Il ne préconise pas formellement un champ d’action large pourtant sur toute forme de violence physique.

On remarque aussi l’ambiguïté du caractère volontaire de l’acte discriminatoire, comme établi par l’art.8, ainsi que l’absence de tout critère de distinction et de preuve par rapport à cet acte.

Étant donné les discussions en cours relatives au changement du Décret 88, le choix de ne pas élargir le droit de porter plainte aux personnes morales sous demande de la victime, pourrait porter atteinte à toute victime qui, soit ne peut pas, ou ne veut pas porter plainte pour des raisons diverses.

On s’interroge aussi sur les raisons infondées de la suppression des délais de saisine de la part des tribunaux, une absence de délais insignifiante par rapport au caractère urgent d’un acte de violence.

On souligne également un manque de compréhension claire de la qualité des victimes d’un acte discriminatoire, ce qui néglige un contexte tunisien présentant un nombre important de ressortissant des pays de l’Afrique subsaharienne qui sont, en situation régulière ou irrégulière, souvent tout autant victimes de discriminations raciales en Tunisie comme le rappelle un fait récent.

Le jeudi 17 mai 2018 dernier, Nadège Ouedraogo étudiante du Burkina Faso en Tunisie, a en effet été victime d’une agression raciste au Kram, dans la banlieue Nord de Tunis. Elle a en été lynchée par deux jeunes adultes tunisiens qui lui ont violemment lancé des œufs sur une distance de 60 mètres, uniquement du fait de sa couleur de peau.[4]

Cet acte ignoble se doit d’être condamné à l’unanimité afin que d’autres actes de la sorte ne se reproduisent plus et n’en viennent pas à être normalisés en Tunisie, en bénéficiant d’une impunité. La jeune étudiante a porté plainte devant les autorités tunisiennes avec le soutien de l’Association Tunisienne de Soutien aux Minorités (ATSM) en espérant que les auteurs soient sanctionnés à la suite d’une enquête. Une hôtesse de l’air tunisienne de la compagnie Tunisair avait également subi des injures racistes par une passagère à bord du fait de sa couleur de peau, le samedi 12 mai 2018 dernier, jusqu’à ce que le pilote de l’avion demande à cette dernière de quitter l’avion.

Les organisations signataires condamnent donc ces actes discriminatoires et déshumanisants et appellent les député.e.s de l’ARP à voter ce projet de loi en prenant en compte lesdites préoccupations de la société civile afin qu’il soit également le plus inclusif possible à l’égard de toutes les victimes qu’il doit permettre de protéger. A ce fin, et en cas de victime étrangère, assurer un accès effectif à la justice quelle que soit sa situation juridique y compris un droit de séjour le temps de finalisation de la procédure judiciaire.

Les associations signataires :

– Association pour le Leadership et le Développement en Afrique (ALDA)

– Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES)

– EuroMed Droits

– Association Tunisienne pour la Défense des Droits des Enfants (ATDDE)

– Association Afrique Intelligence

– Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT)

– Ligue Tunisienne de Droits de l’Homme (LTDH)

– Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)

– Association pour les études sur La Population, la Migration et la Société (ASPOMIS)

– Association Citoyenneté et Libertés (ACL)

– Centre de Tunis pour la migration et l’Asile CETUMA

[1] https://inkyfada.com/wp-content/uploads/2018/04/Discriminations-11-2018.pdf

[2] https://majles.marsad.tn/2014/fr/lois/5a6e09964f24d07616046849/texte

[3] https://inkyfada.com/wp-content/uploads/2018/04/Discrimination-54-2016.pdf

[4] http://kapitalis.com/tunisie/2018/05/18/temoignage-de-nadege-letudiante-victime-dune-agression-raciste-au-kram/

Victimes des politiques économiques et sociales Victimes des politiques de l’émigration

3 juin 2018

Victimes des politiques économiques et sociales

Victimes des politiques de l’émigration


Samedi 2 juin 2018, une embarcation clandestine a chaviré au large des îles Kerkenna. Le bilan est terrible : 48 personnes sont mortes. Et si 68 autres ont pu être sauvées, on ne connait toujours pas le nombre des disparus.

Les chiffres de l’émigration non-règlementaire, qui se sont emballés ces derniers temps, sont symptomatiques de l’ampleur de la crise économique et sociale dans laquelle s’enlise le pays.

Selon les estimations du FTDES, le nombre des migrants en 2017 dépasse les 15000 personnes dont 6151 ont été interceptées par les autorités italiennes et 3178 ont été empêchées d’embarquer. Les autres ont pu atteindre les côtes européennes sans passer par un contrôle officiel.

Lors du premier trimestre 2018, il y a quelques 3000 tentatives de traversée des frontières soit dix fois plus qu’au cours du même trimestre en 2017.

Le FTDES a souligné à maintes reprises la gravité de la crise économique et sociale et tenté d’alerter les autorités sur l’ampleur du drame. Celui d’une jeunesse qui semble vivre dans un tunnel obscur et ne rêve que d’une seule chose : quitter le pays par n’importe quel moyen.

Ce rêve, qui se transforme trop souvent en cauchemar, n’est pas seulement celui des laissés pour compte de notre jeunesse mais aussi de de plus en plus de jeunes dotés de compétences techniques et scientifiques élevées.

Le FTDES exprime sa profonde tristesse devant la perte des victimes et présente ses condoléances les plus attristées à leurs familles, en formulant l’espoir de salut pour les personnes portées disparues.

Il appelle les autorités à fournir aux familles, le plus rapidement possible, toutes les informations concernant les victimes et les disparus et assurer aux survivants l’assistance psychologique nécessaire. Le tragique précédent du 8 octobre 2017, dans toutes les mémoires, ne doit pas être répété.

Il exhorte le gouvernement tunisien à renoncer à l’approche sécuritaire de l’émigration non-réglementaire, et à s’atteler au démantèlement des filières clandestines et à la poursuite des passeurs.

Ce contexte dramatique doit également nous conduire à réviser les modalités de la coopération avec l’Union européenne fondée sur le tout-sécuritaire et la fermeture des frontières. On ne peut indéfiniment surseoir aux politiques de développement véritables qui tiennent avant tout compte des aspirations de la jeunesse à la dignité et à la justice sociale.

Le FTDES tient à rappeler, une fois encore, le coût social de plus en plus lourd des choix économiques actuels et à attirer l’attention des gouvernants sur les dangers de cette politique du désespoir organisé qui laisse de larges catégories de jeunes face à un horizon bouché sans autre issue que le départ au risque de leurs vies.

Pour le FTDES

Le président, Massaoud Romdhani

Appel d’offre Plateforme web – cartes interactives

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Appel d’offre

Plateforme web – cartes interactives

Projet « droits d’immigrants, droit d’émigrer »

Contexte et définition du problème :

Le FTDES publie depuis 2016 un rapport sur l’émigration non règlementaire depuis la Tunisie d’abord de manière annuelle, puis de manière trimestrielle depuis 2017. Ces données ont donc pour objectif d’être régulièrement mises à jour, permettant à des acteurs associatifs, des journalistes, des chercheurs ou des décideurs de les consulter.

Qui plus est, contrairement à ce que nous avons fait jusqu’à maintenant, sur ces cartes seraient confrontés les chiffres de l’émigration depuis la Tunisie et de l’immigration vers la Tunisie. Les cartes seraient articulées autour de différents indicateurs socio-économiques (critères IDH des pays de départs, pauvreté, niveau d’éducation, inflation, chômage, liberté de la presse…) permettraient de mieux comprendre les différents phénomènes à l’œuvre, pour ce qui est des départs en fonction des Gouvernorats tunisiens et des situations socio-économiques des populations au sein de ces gouvernorats ; et pour l’immigration, les indicateurs utilisés pourraient être ceux des pays de départs, des raisons de l’immigration (travail, études, degré de répression politique…).

La collecte des données sera effectuée à partir des sources suivantes : INS, ONM, Kcit.org, OIM, UNHCR.

Cahier des charges

Objectif :

Modéliser des données sur une plateforme web interactive, où l’utilisateur (ONG, journaliste, chercheur, décideur.se, ou citoyen.ne) pourra, en circulant sur les différents types de carte et à travers les rapports, comprendre mieux et plus rapidement les dynamiques migratoires à l’œuvre en Tunisie, entre émigration et immigration.

Ces cartes auront particulièrement comme objectif de faire ressortir les raisons et contextes de départs des individus dans une logique compréhensive et permettant au mieux de faire saisir au visiteur où à la visiteuse les logiques individuelles, redonnant aux chiffres un visage plus humain dans une lecture des migrations par les droits.

Périmètre :

Cette plateforme doit s’adresser à un public avant tout tunisien, mais aussi à un public transnational (journalistes, chercheurs, ONGs…). Les pages seront dans la mesure du possible traduites dans des versions en arabe, français et anglais.

Description fonctionnelle :

Fonction principale : créer des cartes et publier des rapports en ligne.

Sous-fonctions admin :

–          Créer, supprimer et modifier les cartes et rapports

–          Mise à jour des cartes et rapports

–          Plusieurs calques pour chaque carte pour pouvoir lire la carte selon plusieurs indicateurs

–          Création d’un curseur qui permette d’afficher sur la carte les données par année

–          Réalisation d’une page « About Us »

–          Boite de dialogue pour contacter l’administration ou le-la gestionnaire de projet

–          Nombre de cliques par carte et rapports

Délais :

–          Livraison de la plateforme souhaitée pour début août.

Termes de références :

http://xchange.org/

Merci de nous faire parvenir avant le vendredi 1er juin un document de présentation de votre organisation, un budget et un planning de réalisation à l’adresse suivante : communication@ftdes.net  

Algérie: APPEL Nous sommes tou-te-s des Migrant-e-s

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Algérie: APPEL Nous sommes tou-te-s des Migrant-e-s

Depuis le début de l’année 2018, une campagne généralisée d’arrestations arbitraires, suivies d’expulsions collectives et massives, a frappée l’ensemble des Migrant-e-s originaires de l’Afrique subsaharienne, se trouvant sur le territoire national. Les migrant-e-s de diverses nationalités africaines parmi ces Migrant-e-s des ; Guinéens, Burkinabès, Béninois, Maliens, Ivoiriens, Sénégalais, Nigérians, Libériens, Camerounais ou Sierra-Léonais, sont refoulés aux frontières, sans aucune décision de justice, et au risque de leurs vies. Alors, qu’il n’existe aucun accord de réadmission ou de demandes formulées par les gouvernements de ces pays pour d’éventuels retours de leurs ressortissants, plus de 1500 migrants-es ont déjà été expulsé-e-s juste ces dernières semaines, lors d’opérations entachées d’abus et en flagrantes contradictions avec le droit international des droits humains.

Contrairement au discours officiel qui présente ces opérations en « rapatriements à titre humanitaire » ; les migrants-es ciblé-e-s par cette compagne sont en majorité des « travailleurs migrant-e-s ». Seul le Niger, a sollicité dès 2014 dans le cadre d’un accord “opaque” avec le gouvernement algérien, pour le retour de ses ressortissant-e-s dont la majorité sont des femmes et des enfants.

Nous, organisations non gouvernementales, défenseur-e-s et militant-e-s des Droits humains, journalistes et acteurs de la société civile, signataires de ce présent appel, dénoncent fermement ces opérations d’expulsions arbitraires, ciblant des milliers de migrant-e-s subsaharien-ne-s, parmi eux des personnes en extrême vulnérabilité.

Par conséquent, Nous appelons expressément le Gouvernement Algérien :

Au respect, de ses engagements contenus au titre des conventions internationales relatives, aux droits des travailleurs migrant-e-s et aux droits des réfugié-e-s, ratifiées par l’Algérie, ainsi qu’aux recommandations de l’EPU et du Comité des Travailleurs Migrants (CWM), formulées récemment au siège des Nations Unis à Genève.

À mettre en place en urgence, un cadre légal national en respect des droits des travailleurs migrant-e-s et d’une loi d’asile à même de permettre l’accès au statut de réfugié-e, et de leur protection à toutes formes d’abus ou d’exploitation.

À cesser de faire l’amalgame entre la lutte contre le trafic et le terrorisme, toute légitime quand il s’agit de la sécurité nationale, et à l’obligation du respect des droits des réfugié-e-s et des migrant-e-s travailleurs.

À cesser les opérations d’expulsions collectives des migrant-e-s travailleurs et des demandeur-e-s d’asile.

La liste des signataires   De l’Appel des Défenseurs des droits des Migrants ALGERIE, le 18 Mai 2018. – Said SALHI Défenseur droits humains LADDH – Abdelmoumène KHELLIL défenseur droits humains LADDH – Salah DABOUZ Avocat défenseur des droits humains – Mokhtar BENSAID président LADH – Fodil BOUMALA Journaliste activiste et défenseur DDH – Kaddour CHOUICHA Défenseur droits humains LADDH – Foad HASSAM Défenseur des droits humains – Zakaria BENLAHRECH défenseur droits humains LADDH – Mohamed SAFAR ZITOUN. SG de la LADH. – Mahrez BOUICH Universitaire et Défenseur droits humains LADDH – Ahcen IDJA Défenseur droits humains LADDH – Hocine BOUMEDJANE Défenseur droits humains LADDH. – Abdelouhab FERSAOUI président RAJ. – Mohamed YACOUBI GASO Oran. – Bachir HAKEM Syndicaliste et retraité – Yasmina CHOUAKI militante Féministe Tharwa N’Fadhma N’Soumeur. – Djamal Firas FERHAT CIVIC Oran. – Fatma BOUFENIK enseignante chercheur militante des droits humains Oran. – Ali BENSAAD Professeur des universités – Faleh HAMMOUDI Secrétaire national SNAPAP Migration. – Hakim ADDAD Militant politique. – Berriah CHAHREDDINE Journaliste – Malika REMAOUN militante Féministe vice présidente AFEPEC Oran. – Achour IDIR Syndicaliste CLA. – Ali AIT DJOUDI Militant des droits humains – Salim MECHERI secrétaire national SNAPAP – Sofiane IKEN avocat, défenseur des droits humains – Mohamed Hamza GHEZALI Avocat membre de la LADDH – Said BOUDOUR Journaliste membre LADDH – Raouf MELLAL Syndicat autonome de SONELGAZ. – Messaoud BABADJI Juriste et militant des droits humains – Jamila LOUKIL Journaliste et militant des droits humains – Bouha GHALEM Journaliste et militant des droits humains – Abderahim RABIA Secrétaire national SNAPAP, Migration – Mourad IDRI Militant des droits humains – Fatha BEKRI Comité femmes SNAPAP – Said MOHDEB Éducateur, protection Enfant – Nouredine BOUDERBA Syndicaliste et Consultant – Tewfik ALLAL Militant associatif – Sanhadja AKROUF Militante Associative – Lyes KHALED militant Associatif – Mohamed SOUISSI militant LADDH – Rabah REZIGUE Militant LADDH – Mohand HADADOU, Militant associatif et défenseur des droits humains – Mohand KADI Militant RAJ – Madjid SERRAH Blogueur militant des droits humains Tizi Ouzou – Hamed ATROUS Militant LADDH – Miloud BEN MESSAOUD SNAPAP Santé – Hamid GOURA Militant LADDH – Dalila BOUKTITE Militante LADDH – Mohamed KORBI Militant LADDH – Nadia BOUCHAOUR Militante Tlemcen – Fouad OUICHER Secrétaire Général du RAJ. – FERGUENIS Nabil Syndicaliste SATEF – Houari NAIB Journaliste – Nalia HAMICHE Psychologie Militante Droits humains – Mohamed Lamine MAGHNINE Journaliste – Nabil Ould OULHADJ Militant droits humains – Leila MOKRI Journaliste – Malek BEKOUCHE Syndicaliste et Militant – Nouredine AHMINE Avocat et Militant droits Humains – Kameledine FEKHAR Militant des droits humains – Youcef KACIMI Militant des droits humains – Mustapha Amine BENABDELLAH Militant des droits humains – Hocine MEZOUAR Militant associatif – Abdelouhab CHITER Enseignant avocat militant des droits humains – Djalal MOKRANI Militant RAJ – Radia BOUDISSA Militante associative – Sonia AGTAI Avocate militante droits humains – Nouredine TOUNSI Lanceur d’alerte et Militant LADDH – Abdelghani BADI Avocat militant des droits de l’homme – Hamed BENAHMED SNAPAP Tlemcen – Kamel MAMMAR Militant LADDH – Arab IZAROUKEN Consultant militant – Farid CHOUCHAA Ancien Syndicaliste président d’association Bejaïa – Zineb AYADI Militante et présidente de l’association Voix de l’enfant Bejaia – Daoud SIDHOUM Enseignant universitaire Militant des droits humains – Mohamed Hamed KHODJA Journaliste – Al Saadi ZERGUINE avocat en stage Relais des DDH – Amel AKLI Militante Féministe et des droits humains – Adam TABBOUCHE Ecologiste et membre Relais des droits humains – Wezna MOULA Syndicaliste militante politique Tizi Ouzou – Nassim OUGHLISSI Militant droits de l’homme – Mouloud DEBOUB Militant Politique Bejaia – Fodil MESSAOUDENE Militant LADDH – – Karim BOURDJIOUA Comité Solidaires avec les travailleurs Bejaia – Nadia BOUCHAOUR militante LADDH – Leila SAADNA Cinéaste et militante féministe décoloniale – Khelaf BENHADDA Directeur Site Electronique – Fatiha BOUCHENAF Consultante – Hassaine KOURDOULI Médecin et militant des droits humains – Brahim BENAOUF Militant LADDH – Mohamed KOROBI militant LADDH – Samira OURET Enseignante universitaire – Yasmina TOUATI membre associative voix de l’enfant de Bejaïa – Abbou BOUZIDI Citoyen Algérien – Anouar RAHMANI Ecrivain – Nassera DUTOUR Porte parole du CFDA – Chafia MAMMASSE membre de l’association Voix de l’enfant. – Kouceila ZERGUINE, Avocat et militant LADDH – Mohammed BOUDOU, vice président LADH SBA – Younes Ali Slimane, militant DDH et fondateur de l’école des réfugiés Tizi Ouzou – Rafika GHERBI, journaliste et militante DDH à Paris – Aomar AIT SLIMANE, militante DDH et Ex SG d’Amnesty International Algérie – Rachid BOUDJAOUI, Comité de défense et de sauvegarde des Libertés. – Sabah SAIDI Vve AYADI, Bénévole dans l’association « la voix de l’enfant » Bejaïa – Sofia TORCHE, Juriste droits humains – Ghania MOUFOK, Journaliste – Yasmine MAKHLOUFI, membre de l’association « la voix de l’enfant » Bejaïa – Moulay Idriss CHENTOUF, coordinateur national PLD – Samir MIHOUB, militant syndicaliste – Sarah ZIANE, Vice président de l’association « la voix de l’enfant » Bejaïa – Sabrina RAHMANI, membre de l’observatoire Citoyen Algérien (OCA) – Sabrina AMRIOUNE, Féministe et militante des droits humains – Ikram AIS, militante DDH et ancienne vice présidente d’Amnesty International – Sofiane CHEBALLAH, militant des droits de l’homme – Djamel-eddine KHANNANE, ingénieur et militant LADDH Oran – Said MEDJEK, militant du conseil national du RCD – Sedik GUEMGHAR, militant RCD – Chami TARIK, étudiant – Meziane TIGRINE, militant droits de l’homme – Nadia HADJ HAMDRI, militante des Droits Humains – Mehdi BERKOUK, militant droits de l’homme – Youcef REZZOUG, journaliste – Asma LARBI, universitaire Oran – Atmane MAZOUZ, député – Anis AIT MENGUELLET, militant associatif et militant des droits humains – Madjid KHETTAR, journaliste – Massinissa HAMADENE, étudiant en SIC – Aissa AMAZIGH, militant pour les droits humains – Cherif SI HADJ MOHAND, étudiant – Amirouche NEDJAA, Directeur de MENA Média monitoring – Idir OUACHEK, militant des droits de l’homme – Ramdane SAIDI, militant des droits de l’homme – Hamoum THINHINANE, militante des droits de l’homme – Azdine ZIREM, militant anticonformiste Akfadou – Samy Hassani OULD OUALI, – Salah ABDERRAHMANE, Avocat et militant des droits de l’homme – Braham BENADJI, Député – Lynda GOUMEZIANE, enseignante à l’UMMTO – Muhend ENTEGHAR, Ingénieur militant politique RCD – Islem GHETTAS, militant des droits de l’homme – Iflis THNINHINANE, militante des droits humains – Mokhtar OUAZI, journaliste – Akcil TICHEFATINE, militant des droits humains – Manel KHEFFACHE, militante des droits humains – Krimou GOUDJIL, enseignant – Abdelmalek AIBEK, militant des droits humains, activiste politique – Mohamed ATOUT , militant Syndicaliste – Amirouche AIT HAMOUDA – Yamina BAIR, journaliste – Farid BOUHATTA, journaliste – Lynda ABBOU, journaliste – Tahar SI SIRIR, syndicaliste et militant de la personne humaine – Tassadit GUETTAF, Militante associative et Elue Communale – Djamila DIAL – Adriane BOUDAOUD – Tahar BELABBAS – Said LOIC, étudiant de Tizi Ouzou – Aknine ESSAID, militant humaniste – Hacene LOUCIF, journaliste – Atiqa BELHACENE, militante féministe – Fatah BOUHMILA, militant syndicaliste et des droits de l’homme – Samira DEHRI – Mohamed LAZILI – Ferhat SADOUD, Avocat et militant LADDH – Koceila BOUKLILA, militant des droits de l’homme – Aghiles SEDIKI, enseignant – Baya BOUNACHE, juriste , journaliste et militante des droits de l’homme – Salah RABAHI, militant des droits de l’homme – Malik CHAOUI, militant des droits culturels – Hacene ZIDANI, militant des causes justes – Djâafar BENSALAH, journaliste – Micipsa DIDOUCHE, Etudiant et militant des droits de l’homme – Fares BEDHOUCHE , Militant JIL JADID – Yasser BELAMRI, avocat et défenseur des droits de l’homme – Aghiles BENZIDANE , Militant des droits humains – Youcef BENZIDANE, militant des droits humains – Ines MELIANI, Militante des droits humains – Amina CHEBALLAH, militante féministe à Thrwa n’fadhma n’soumeur – Ouerdia ABIB, militante féministe à Thrwa n’fadhma n’soumeur – Massinissa NEGROUCHE, militant des droits de l’homme LADDH – Farid AMIR, militant des droits de l’homme et Doctorant Béjaia – Lydia KARA ZAITRI, Militante des droits des femmes AFEPEC Oran – Hanane BEKHIT, Militante des droits des femmes AFEPEC Oran – Djamila REMAOUN, militante des droits des femmes Oran – Mohamed ALLALOU, SG du syndicat des travailleurs de l’éducation Tizi Ouzou – Zoulikha TAHAR, Slameuse et Vidéaste – Adel BOUCHERGUINE, journaliste – Aissa RAHMOUNE, Avocat et militant LADDH – Boualem ZIANI, syndicaliste du SATEF – Aouicha BEKHTI, féministe et laïque – abdelaziz NOUREDINE, militant des droits humains LADDH – Farida OUAGHLISSI, Coordination des familles des disparus – Manar MANSRI, Militant des droits de l’homme LADDH – Djamal ATTA, Membre du comité de défenses des libertés Bejaia – Khaoula Taleb Ibrahimi, universitaire, Alger – Réseau Wasdila / Avif – Fares Abdelkader militant des droits humains Alger.

Appel à diffusion de notre guide sur l’hépatite A

Appel à diffusion de notre guide sur l’hépatite A : pour savoir comment prévenir et réagir à une épidémie et pour connaître les mesures nécessaires que l’on peut revendiquer aux différentes autorités.

Il y a un an, la ville de Mejel Bel Abbès avait entamé une grève générale le 24 avril 2017 au lendemain de la mort de Montasser, un écolier décédé de l’épidémie d’hépatite A qui s’était propagée dans la région. Il y a un an, le FTDES et l’Observatoire Tunisien sur l’eau avait alors mené avec les activistes de Mejel Bel Abbès, une enquête sur la responsabilité  des différentes autorités dans la crise liée à l’épidémie d’hépatite A, une crise principalement liée à l’absence d’eau potable (dù aux coupures, ou aux contaminations bactériologiques) et qui avait révélé certaines problématiques cruciales : le manque d’information sur la situation sanitaire (voire des tentatives avérés de désinformation) et la faible prise en charge médicale (dépistage, vaccination, etc.) ; l’impuissance des écoles ; l’absence de mesure spécifique sur les problèmes de l’eau dans un tel contexte dù notamment à un manque de coordination entre les différents services publics et autorités régionales/locales (et qui s’explique aussi par une relative absence de responsabilité) ; ainsi que de manière générale, l’insuffisance des moyens et des infrastructures propre à une région marginalisée.

A la suite des conclusions de notre enquête à Mejel Bel Abbès, et notamment des recommandations du Forum pour une justice environnementale 2017, et aussi d’observations dans la presse des mesures arrachées par les parents, habitants ou cadres éducatifs d’autres régions pendant les épidémies hépatite A, élaborer un guide est apparu nécessaire pour sensibiliser sur les droits que disposent les populations affectées.

Le FTDES, l’Observatoire Tunisien sur l’eau, l’Association tunisienne de défense du droit à la santé, l’Association maghrébine de sécurité sanitaire des aliments, et l’association de la défense de la santé publique et de ses usagers, ont ainsi collaborer pour réaliser un dépliant visant à donner des informations utiles pour savoir comment prévenir ou réagir à une épidémie, et notamment pour faire connaître les mesures nécessaires que l’on peut revendiquer aux différentes autorités.

Lien du guide

Télécharger (PDF, 1.78Mo)

Nous vous invitons donc à lire et à diffuser largement ce guide, notamment si un cas ou une épidémie d’hépatite A se déclare quelque part, et ainsi lutter contre cette maladie liée à l’eau qui continue d’engendrer la mort d’enfants dans le pays.

Lien de l’affiche

Télécharger (PDF, 22.17Mo)

Mejel Bel Abbès : journée de commémoration en souvenir de Montasser, petit garçon décédé d’une maladie liée à l’eau il y a un an.

Mejel Bel Abbès : journée de commémoration en souvenir de Montasser, petit garçon décédé d’une maladie liée à l’eau il y a un an.

Par: Zoé Vernin

Les élèves du lycée de Mejel Bel Abbès à l’occasion de leur bac sport, ont rendu un hommage à Montasser au matin du mardi 24 avril 2018

Il y a un an, la ville de Mejel Bel Abbès avait entamé une grève générale le 24 avril 2017 au lendemain de la mort de Montasser, un écolier décédé de l’épidémie d’hépatite A qui s’était propagée dans la région. Il y a un an, le FTDES et l’Observatoire Tunisien sur l’eau avait alors mené avec les activistes de Mejel Bel Abbès, une enquête sur la responsabilité  des différentes autorités dans la crise liée à l’épidémie d’hépatite A, une crise principalement liée à l’absence d’eau potable (dù aux coupures, ou aux contaminations bactériologiques) et qui avait révélé certaines problématiques cruciales : le manque d’information sur la situation sanitaire (voire des tentatives avérés de désinformation) et la faible prise en charge médicale (dépistage, vaccination, etc.) ; l’impuissance des écoles ; l’absence de mesure spécifique sur les problèmes de l’eau dans un tel contexte dù notamment à un manque de coordination entre les différents services publics et autorités régionales/locales (et qui s’explique aussi par une relative absence de responsabilité) ; ainsi que de manière générale, l’insuffisance des moyens et des infrastructures propre à une région marginalisée.

Nous y sommes ainsi retournés un an après pour rejoindre la mobilisation en la mémoire de Montasser. Du lycée à l’école, les habitants ont ainsi fait savoir que la ville n’oublie pas cette tragédie.

Au lycée, « C’est ainsi que l’enfance est assassinée, et que le pays se perd »

Précédant l’ouverture du Bac Sport au lycée de Mejel Bel Abbès mardi 24 mai au matin, les élèves déploient plusieurs banderoles après l’hymne national, en ouverture de «la  Dakhla ».

Vidéo youtube : https://www.facebook.com/ftdes/videos/1676936742361540/

Le visage de Montasser apparait. Sur la grande affiche qui part du toit du lycée est écrit « Koulna Montasser, comme l’avait crié il y a un an les habitants en deuil. Le message inscrit rappelle aussi « l’incapacité du gouvernement » et que « l’innocence est en danger ».

A coté de Montasser d’ailleurs, les lycéens rendent aussi hommage à d’autres enfants, Omar et Ahed. A la sortie d’un match, Omar est un jeune tunisien de 19 ans, qui s’est fait poursuivre par des policiers qui l’ont poussé à sauter dans un oued alors qu’Omar leur avait crié qu’il ne savait pas nager. Il est mort noyé, le 1er avril dernier. Ahed, est une jeune palestinienne de 17 ans qui à la suite d’une manifestation  contre la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, a été arrêtée et enfermée par les autorités israéliennes le 19 décembre 2017. Elle est toujours en prison.

Dans la rue, « Dégagez, Dégagez, Dégagez, les monstres ! L’hépatite nous a tués Et vous, vous n’avez pas compris ! »

Ce slogan a lui aussi été repris de la marche effectué « le jour de la colère » l’année dernière. Du lycée à l’école de Montasser, les manifestants traversent la ville et rappellent leurs revendications.

Vidéo youtube : https://www.facebook.com/ftdes/videos/1676970502358164/

«  Montasser, repose en paix, nous continuons notre lutte » ont-ils ainsi scandé.  En effet, comme l’explique un des représentants du mouvement, membre également de la coordination des mouvements sociaux, « nous allons dans son école pour être aux côtés de ses camarades en cette triste journée, porter la campagne de sensibilisation, et ne pas faire oublier les revendications des habitants de Mejel Bel Abbès. Nous voulons les droits  développement des habitants, et en particulier le droit à la santé, le droit à l’assainissement et à l’éducation pour l’avenir de nos enfants. »

A l’école El Abbassia « L’eau est la cause principale du dilemme, et la base du remède »

Nous arrivons devant l’école el Abbassia où les élèves vont bientôt sortir des classes pour la récréation. Omar, le directeur de l’école que nous avions rencontré l’année dernière, nous autorise à rencontrer les écoliers et à distribuer ce que nous avons préparé en coordination avec plusieurs associations.

Devant la classe de Montasser, les écoliers regardent l’affiche de prévention et le guide qui ont été accrochés par leur professeure.

En effet, à la suite des conclusions de notre enquête à Mejel Bel Abbès, des recommandations du Forum pour une justice environnementale 2017, et aussi d’observations dans la presse des mesures arrachées par les parents, habitants ou cadres éducatifs d’autres régions pendant les épidémies hépatite A, élaborer un guide est apparu nécessaire.

Le FTDES, l’Observatoire Tunisien sur l’eau, l’Association tunisienne de défense du droit à la santé, l’Association maghrébine de sécurité sanitaire des aliments, et l’association ont ainsi voulu élaborer un dépliant visant à donner des informations utiles pour savoir quoi faire pour prévenir ou réagir à une épidémie, et notamment pour connaître les mesures que l’on peut revendiquer aux différentes autorités.

Lien pdf du guide.

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Au moment de la préparation de ce guide, l’équipe de travail a d’ailleurs décidé de réaliser aussi des affiches de sensibilisation à destination des écoles et de leurs élèves pour donner quelques conseils de prévention, expliquer les causes et les symptômes de la maladie. En effet, bien que le ministère de l’éducation encourage les cadres pédagogiques à sensibiliser les écoliers, les diverses associations impliquées déplorent que beaucoup écoles soient démunies de tout matériel pédagogique pour le faire.

Lien pdf de l’affiche

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Enfin, la somme qui avait été collectée par le FTDES l’année dernière pour subvenir aux besoins de l’école de Montasser, a été remise au directeur qui prévoit d’améliorer les conditions sanitaires des blocs sanitaires et de la cantine de l’école.

A l’avenir, nous comptons ainsi diffuser très largement ce guide dans les régions pour informer les populations sur leurs droits, en particulier pendant une épidémie d’hépatite A, et de manière générale en matière de santé, d’eau et d’assainissement, et d’accès à l’information.

Rappelons-le, l’hépatite A est considéré depuis deux ans, comme « une épidémie continuelle » en Tunisie par le ministère de la santé. D’ailleurs les données de l’Observatoire Social Tunisien (OST du FTDES) en ce début 2018, témoignent d’une détresse grandissante relative directement à des épidémies d’hépatite A, ou plus largement liée aux conditions sanitaires et hydriques des écoles.  Rien qu’au mois d’avril 2018, nous comptons huit mobilisations, en majorité située à Kairouan, relatives à ces problématiques.

Parmi ces mobilisations,  il y a eut notamment la grève des cadres éducatifs de toutes les écoles primaires de la délégation de Mazouna à Sidi Bouzid après le décès d’une élève atteinte par l’hépatite A, qui nous rappelle tragiquement que cette maladie liée à l’eau continue de tuer…

 

 

OST: Rapport avril 2018

Rapport de l’Observatoire Social Tunisien

Avril 2018

Plusieurs événements ont caractérisé ce mois d’avril 2018 et peuvent se résumer comme suit ;

  • Les célébrations relatives à la fête des martyrs. Ces commémorations étaient, comme les précédentes, sommaires, montrant une grande absence des partis au pouvoir et de ceux de l’opposition dans les espaces publics. Par ailleurs, cette période n’est pas loin de nous rappeler le silence concernant l’enquête sur les évènements qui ont accompagnés ces cérémonies durant la période de la Troïka et pendant lesquelles il y a eu usage excessif de violence par le corps sécuritaire sur les personnes y participant dans l’avenue Habib Bourguiba et les rues avoisinantes.

La problématique évoque, encore une fois, la relation entre la société politique avec toutes ses franges et la société dans sa globalité et plus spécialement celle des profondeurs.

Cette question peut nous renvoyer au paysage des prochaines élections municipales puisque plusieurs indicateurs présagent la possibilité d’une participation assez réduite.

A travers les débuts des campagnes électorales il paraît que les partis au pouvoir tendent à préserver le même paysage politique à travers l’assurance de la similitude des taux de participation aux élections législatives sans compter les nouveaux électeurs qui seraient susceptibles de changer le paysage politique.

  • Ce mois d’avril a connu la tenue d’un congrès autour des grandes reformes initiées par le gouvernement et que plusieurs partis politiques – ainsi que l’UGTT – ont boycotté. Hormis le manque de couverture médiatique, les résultats de ce congrès sont globalement restés dans les coulisses et sont vite passés aux oubliettes aussi bien du côté des instances étatiques que du côté des médias.

Plusieurs interrogations autour de cette rencontre et des mesures à prendre de la part des instances gouvernementales demeurent absentes.

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